Le procès du massacre du 28 septembre 2009 a été encore renvoyé au lundi le 17 octobre prochain. La décision a été annoncée par la Cour, à l’issue du 6ème jour d’audience, hier mercredi, qui a vu l’ancien Secrétaire d’État chargé de la lutte contre la drogue et le crime organisé, Moussa Tiegboro Camara comparaître pour le 3ème fois d’affilée devant le tribunal. Le procureur a pointé du doigt les incohérences de l’accusé.

Moussa Tiegboro Camara était encore à la barre au troisième jour d’audience du procès du massacre du 28 septembre, hier mercredi. Plusieurs témoins ont déclaré l’avoir aperçu au stade avec ses hommes le jour du drame. Répondant aux questions de la défense, l’homme est constant dans ses déclarations, affirmant avoir sauvé les leaders politiques qu’il a trouvés sur place et assurant n’avoir vu ni cadavre, ni scène de viol aux abords du stade.

Des incohérences, selon le procureur qui l’interpelle : « Des femmes couraient dans tous les sens, des femmes à moitié nues, les habits en lambeaux, elles ont été filmées sur l’esplanade du stade ».

Dans l’après-midi, Marcel Guilavogui, l’ex-garde-corps de Moussa Dadis Camara succède à Tiegboro à la barre. L’homme est en prison depuis 13 ans et déclare être malade. C’est d’ailleurs assis sur une chaise qu’il a comparu. Marcel Guilavogui a demandé pourquoi il était en prison depuis des années et pas les autres, citant notamment le capitaine Dadis Camara, les colonels Claude Pivi et Moussa Tiegboro Camara, tous dans le box des accusés.

A la question de savoir s’il était présent au stade de Conakry le 28 septembre 2009, il répond par la négative. « J’avais fait un accident de la circulation la veille, j’étais alité dans mon bureau au camp militaire Alpha Yaya Diallo», précise-t-il, avant de demander au tribunal de lui donner sa liberté.

L’audience reprendra le lundi 17 octobre prochain. Dix autres accusés doivent encore passer à la barre. Ce qui veut dire que le procès pourrait prendre des mois pour entendre tous les témoins et les nombreuses victimes dans cette affaire.