Une Mission conjointe de la Cédéao et de l’ONU, a conclu une visite de deux jours en Guinée, lundi. La délégation composée du chef de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mahamat Saleh Annadif, du président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou et de la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, a rencontré le chef de la junte et les différents acteurs de la vie socio-politique, notamment la société civile. Les missionnaires ont exhorté les nouvelles autorités à adopter un calendrier clair pour un retour à l’ordre constitutionnel. 

La première étape de la visite de la délégation a été la rencontre avec le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, mais aussi son Premier ministre, Mohamed Béavogui, le ministre des Affaires étrangères et le Conseil National de Transition (CNT).

Si la délégation a salué la mise en place d’un organe législatif en Guinée, elle n’a pas eu une feuille de route claire de la part de la junte au pouvoir. 

Selon une source qui s’est confiée à RFI, les militaires ont juste indiqué qu’ils donneront un chronogramme à l’issue de la tournée du Conseil à l’intérieur du pays, entamée dimanche dernier et qui prendra fin le 8 mars prochain.

« Nous essayons de convaincre le pouvoir de faire une transition courte, mais c’est loin d’être sûr », a d’ailleurs dit un diplomate au média français. La mission Cédéao-ONU a d’ailleurs officiellement exhorté la junte militaire à adopter un calendrier, rappelant que la transition n’a pas pour vocation de régler tous les problèmes de la Guinée.

La société civile regroupée autour du FNDC, qui a discuté avec la Mission conjointe, n’a pas caché, non plus, ses craintes concernant la démarche de la junte. 

Le FNDC a notamment exposé au représentant onusien, Mahamet Saleh Annadif ses inquiétudes relatives à l’absence d’un calendrier de transition, l’absence d’un cadre formel de dialogue entre la junte et la population, et l’absence d’une liste des putschistes au pouvoir.

« Il y a trop de flou. Nous ne savons pas où cette transition va. Et cette inquiétude pourrait entraîner une crise socio-politique majeure », a d’ailleurs déclaré le responsable des opérations du FNDC, Ibrahima Diallo.