Emprisonnés depuis novembre 2020, quatre opposants guinéens ont obtenu une liberté conditionnelle, samedi, pour des raisons de santé, en attendant la tenue de leur procès. Sileur libération a fait la joie de leurs proches, l’inquiétude demeure pour les nombreux autres détenus politiques, toujours retenus dans les prisons guinéennes.

Dans un communiqué lu vendredi soir à la télévision nationaleguinéenne, le directeur de l’administration pénitentiaire a informé accordeune liberté conditionnelle aux détenus Chérif Bah, Ousmane Gaoual, Abdoulaye Bah et Mamadou Cellou Baldé, tous responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo.

« En séjour médical prolongé au CHU Ignace Deen, ces quatre prévenus bénéficient d’un régime de liberté semi surveillée assorti des obligations comme poursuivre les traitements prescrits par leurs médecins personnels, déférer à toute réquisition de l’administration pénitentiaire, ne pas sortir de Conakry sans autorisation préalable de l’administration pénitentiaire », écrit, en effet, le communiqué.

Ces quatre bénéficiaires de la mesure étaient en détention provisoire à la Maison centrale de Conakry depuis novembre avec plusieurs autres détenus politiques opposés au 3èmemandat d’Alpha Condé dont Étienne Soropogui, président du Mouvement nos valeurs communes et membre de l’ANAD, ou encore Oumar Sylla, alias Foniké Menguè.

Ils ont été rejoints en prison, vendredi dernier, par KeamouBogola Haba, président d’honneur de l’UGDD et président de la commission communication de l’ANAD.

Réagissant sur RFI à ces libération, Maître Abdoulaye Keïta, avocat des opposants souligne : « nous avons une liste de quelques 350 personnes, dont certains nous sont inconnus et nous sommes en train de les identifier. Certains, détenus depuis neuf mois, sont malades et d’autres, comme Roger Bamba sont décédés en prison ».

Roger Bamba était membre de la cellule de communication et responsable des jeunes de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).

Le leader de l’UDG, Cellou Dalein Diallo, n’a d’ailleurs pas tardé à réagir à cette décision.

« Je me réjouis pour mes collaborateurs qui vont retrouver la chaleur de la vie familiale et continuer à se soigner à domicile. Mais il ne faut jamais oublier qu’ils sont des innocents tout comme beaucoup de leurs camarades tels qu’Etienne Soropogui, Foniké Menguè et Ismael Condé qui croupissent en prison depuis plus de 8 mois ainsi que Keamou BogolaHaba , déféré hier à la Maison centrale » , a-t-il écrit sur sa page Facebook.

« Cette libération conditionnelle ne peut réparer et même atténuer cette injustice et les préjudices physiques et moraux qu’elle a causés à ces innocentes victimes, à leurs familles et à l’UFDG, leur parti » , a ajouté le leader de l’opposition guinéenne.