L’Éthiopie a lancé vendredi son premier satellite dans l’espace. Une réalisation historique pour ce pays qui vient également couronner une année 2019 record pour l’industrie spatiale africaine.
Bien que le lancement ait eu lieu en Chine, depuis la base spatiale de Taiyuan, au nord du pays, un grand nombre d’officiels éthiopiens et chinois ainsi que de scientifiques s’étaient rassemblés vendredi matin près d’Addis-Abeba pour suivre une retransmission en direct depuis l’Observatoire et centre de recherche d’Entoto.
« Ce lancement constituera une étape majeure dans notre parcours historique vers la prospérité », a déclaré le vice-Premier ministre éthiopien Demeke Mekonnen, cité par l’AFP. Il s’agit du huitième lancement d’un satellite africain en 2019, battant le record de sept lancements établi en 2017, selon Temidayo Oniosun, directeur général de Space in Africa, une société nigériane qui suit les programmes spatiaux africains. « Nous pouvons affirmer que 2019 est la meilleure année de l’histoire de l’industrie spatiale africaine », a-t-il déclaré à l’AFP.
Ce lancement fait de l’Éthiopie le onzième pays Africain à mettre un satellite dans l’espace. L’Égypte fut le tout premier, en 1998. Les données fournies par cet équipement, nommé Ethiopian Remote Sensing Satellite (ETRSS-1), doivent permettre d’améliorer la connaissance des ressources agricoles, forestières et minières du pays et aussi de contribuer à une meilleure réponse aux catastrophes climatiques.
Des données cruciales pour ce pays de plus de 100 millions d’habitants qui affiche, selon la Banque mondiale, une croissance moyenne de 9,9% depuis 10 ans mais qui reste très dépendant de l’agriculture et de la sylviculture.
Il permettra également à l’Éthiopie de réaliser des économies sur l’achat de données à des satellites étrangers, a noté lors d’un point presse le ministre de la Technologie et de l’Innovation, Getahun Mekuria.
Au total, 41 satellites africains ont été lancés jusqu’à aujourd’hui mais aucun ne l’a été depuis le continent.