Après avoir été déjà condamné à 20 ans de prison pour détournement de deniers publics, Guillaume Soro, ex-Premier ministre et ex-Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a été condamné, par contumace, à une peine de prison à perpétuité.

Le tribunal est allé dans le sens des réquisitions du Procureur Richard Adou et a condamné Soro pour « atteinte à la sureté de l’Etat ».

C’est l’épilogue d’une affaire judiciaire enclenchée depuis 2019, à la suite du retour raté de Soro à Abidjan. Son avion aura finalement atterri à Accra, au Ghana et le voyageur indésirable rebroussa chemin.

Depuis il vit en exil en Europe, d’abord en France où il a été expulsé et ensuite en Suisse, où il fait profil bas.

« Enfant terrible de la politique ivoirienne », Soro n’a pas su grandir et faire preuve de maturité au moment où un dialogue inclusif se nouait entre les principaux leaders politiques ivoiriens.

Aujourd’hui, avec le retour de Laurent Gbagbo qui a fait coalition avec Bédié pour obtenir environ 50 députés à l’Assemblée nationale ; une vraie réconciliation nationale est mise en œuvre dont il est écarté.

L’accession rapide aux fonctions de Premier ministre et de Président de l’Assemblée nationale, lui a été préjudiciable car, il n’a pas pu lire objectivement la situation politique de son pays qui évoluait de manière très complexe.

Des retrouvailles au sommet entre les trois ténors que sont Ouattara, Gbagbo et Bédié, ne lui laissaient plus aucune marge de manœuvre.

Il devenait un cheveu dans le soupe, un jeune ambitieux, sans formation solide, qui n’avait pas les moyens de jouer dans la cour des Grands.

Ses erreurs politiques monumentales qui l’ont poussé à défier les uns et les autres l’ont perdu.

Le recours qu’il a voulu faire, en tentant un coup de force fut un acte désespéré dont il paie le prix aujourd’hui.

Sa jeunesse pourrait lui permettre de rester longtemps en exil et d’attendre des « jours meilleurs » pour essayer de profiter d’un éventuel dialogue national.

Mais la ligne dure qu’il a suivie jusqu’ici, est une option hasardeuse.

Et il semble trop tard pour rectifier le tir.