Le capitain Ibrahim Traoré, auteur d’un putsch vendredi au Burkina Faso qui a vécu deux coups d’Etat en huit mois, a officiellement été désigné hier mercredi président du Burkina Faso dans l’attente de la désignation d’un président de transition par des « Assises nationales ».

« Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) assure les fonctions de chef de l’Etat, chef suprême des forces armées nationales », indique une déclaration intitulée « Acte fondamental », qui complète la Constitution du Burkina, « en attendant l’adoption d’une charte de la transition ».

Cette déclaration a été lue par le capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho, porte-parole du MPSR, la junte au pouvoir, lors d’une émission spéciale à la télévision nationale.

Le capitaine Traoré a assuré lundi sur un média français qu’il ne ferait qu’expédier « les affaires courantes » jusqu’à la désignation d’un nouveau président de transition civil ou militaire par des « Assises nationales » rassemblant les forces politiques, sociales et de la société civile, qui devront se réunir « bien avant la fin de l’année », selon lui.

Il a renversé vendredi le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé par la force au pouvoir en janvier 2022 en renversement le président élu Roch Marc Christian Kaboré.

L’Acte adopté mercredi précise qu’en « attendant la mise en place des organes de la transition », le MPSR « est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’Etat, du respect des traités et accords internationaux auxquels le Burkina Faso est partie ».

La Constitution, suspendue après le putsch de vendredi, a été rétablie et « s’applique à l’exception de ses dispositions contraires » à l’Acte fondamental.

Le capitaine Traoré, à l’issue de la rencontre avec la Cédéao mardi soir, avait assuré que Ouagadougou continuerait à respecter ses engagements pris sous M. Damiba vis-à-vis de la Cédéao, en particulier sur l’organisation d’élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.