Isabel Dos Santos, la fille de l’ex-président angolais Edouardo Dos Santos

La justice angolaise a mis vendredi la pression sur Lisbonne en déclarant qu’elle soupçonnait que la milliardaire angolaise Isabel dos Santos avait investi au Portugal des fonds détournés illégalement de son pays.

« L’Angola pense que l’argent utilisé pour les affaires faites par Isabel dos Santos au Portugal est sorti d’Angola de façon illicite », a déclaré le procureur général de la République angolaise, Helder Pitta Gros, dans un entretien à la télévision publique portugaise RTP.

Arrivé la veille à Lisbonne pour rencontrer son homologue Lucilia Gago, Pitta Gros a précisé avoir sollicité l’aide du ministère public portugais afin de pouvoir notifier et interroger « dans les plus brefs délais » les complices présumés de Mme dos Santos qui vivent au Portugal.

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Trois jours après la publication d’une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur l’origine de la fortune de la fille de l’ex-président angolais, elle et quatre autres personnes ont été formellement accusées mercredi par la justice angolaise de fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent.

Un des suspects, Nuno Ribeiro da Cunha, banquier portugais de 45 ans qui travaillait directement avec Mme dos Santos dans la banque portugaise EuroBic a été retrouvé mort le même soir chez lui à Lisbonne où la police pense qu’il s’est suicidé.

Dans un communiqué publié jeudi par une agence de communication basée à Londres, Isabel dos Santos a démenti les accusations de la justice de son pays, qui la soupçonne également de trafic d’influence, abus de biens sociaux et faux en écritures durant son mandat à la tête du groupe pétrolier public Sonangol.

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« Les allégations, portées contre moi ces derniers jours, sont extrêmement trompeuses et fausses », a-t-elle déclaré, dénonçant « une attaque politique » et se disant « prête à se battre » devant la justice internationale pour se défendre.

Depuis Luanda, sa demi-sœur Welwitschia dos Santos l’a invitée à verser aux autorités angolaises les sommes qui lui sont réclamées en guise de rétribution pour « tout ce que l’Etat lui a offert en lui donnant l’occasion de faire de grandes affaires et de devenir la femme qu’elle est aujourd’hui ».