La chancelière allemande, Angela Merkel est un leader perspicace et courageux. En campagne électorale pour un quatrième mandat, elle assume publiquement son choix d’avoir ouvert les portes de son pays à environ un million de réfugiés en 2015.
Cette décision politique pertinente rejetée par beaucoup de ses compatriotes a fait chuter sa popularité, donné du grain à moudre à l’extrême droite et suscité une hostilité dans de nombreuses régions allemandes. Pourtant elle est dans l’intérêt majeur de l’Allemagne à moyen et long terme car une crise démographique aiguë la mine et menace son économie et ses équilibres sociaux.
L’Allemagne va devenir un pays de seniors qui a un urgent besoin de populations jeunes, bien formées et désireuses de s’intégrer. Ce que les réfugiés(dans une certaine mesure) peuvent apporter. Pourquoi donc s’en priver ? Par racisme ? C’est absurde car ce serait contraire aux intérêts vitaux allemands. Néo-nazis et extrémistes de tous bords tournent le dos à la raison en jetant pieds et poings liés dans la passion aveugle.
Un leader digne de ce nom ne peut pas les suivre pour suicider son pays. Si ces théories pouvaient s’incarner et produire des économies prospères et durables ; cela se saurait. L’Allemagne nazie, le japon impérialiste et l’Italie fasciste ont lamentablement échoué.
La nouvelle Allemagne, première puissance économique européenne est ouverte sur le monde et exporte ses produits de qualité sur tous les continents. Ses citoyens sont de toutes les couleurs et participent au développement de son industrie, de son commerce, de sa culture, de son système éducatif etc. Mme Merkel est consciente de tout cela et elle est aussi pétrie de valeurs démocratiques et humanistes.
L’européenne qu’elle est refuse de laisser l’Italie et la Grèce supporter seules le fardeau de l’afflux de réfugiés et de migrants du fait de leur situation géographique.
Cette réflexion exprimée hier dans la presse allemande révèle toute la dimension de la personne humaine qu’elle est et qu’elle assume totalement. Elle agit certes en politique mais refuse de perdre son âme en cherchant coûte que coûte à plaire. La dictature de l’opinion est un fléau que l’homme d’Etat authentique doit combattre.
Mme Merkel, si elle gagne les élections du 24 septembre-les sondages sont favorables-va démontrer que réalisme et efficacité politiques peuvent aller de pair avec le respect de certaines valeurs humanistes essentielles. Migrants et réfugiés ont des droits en tant qu’êtres humains. Ils doivent être respectés, protégés et bénéficier d’une aide de la part de tous les pays qui en ont les moyens. Et c’est le cas de presque tous les pays européens.
Il faut donc louer l’attitude de Mme Merkel et fustiger celle de pays comme la Hongrie emmurée dans un manque de générosité et de lucidité lamentable. Des leaders comme ceux qui dirigent la Hongrie sont indignes et méritent d’être mis au ban de la communauté internationale. Des campagnes de dénigrement dans le monde entier doivent être organisées pour les dénoncer.
Quant à Mme Merkel, elle mérite d’être félicitée et encouragée.