Le Secrétaire d’Etat américain est attendu à Dakar où il va boucler son premier périple africain, après Nairobi et Abuja.

Le choix de la capitale sénégalaise comme unique escale en Afrique francophone n’est évidemment pas un choix anodin. Il est mûrement réfléchi par l’Administration  Biden, qui comme toutes les autres qui l’ont précédée, tient compte du rôle diplomatique majeur joué par le Sénégal, sur la scène internationale.

Qu’ils soient républicains ou démocrates, les officiels américains privilégient ce qu’il faut bien appeler un pays africain dont la « force de frappe diplomatique » est exceptionnelle.

Elle est le résultat d’un travail de longue haleine entamé par le premier président du pays, Léopold Senghor. Tous ses prédécesseurs ont suivi ses pas, dans une démarche d’ouverture, de respect, de dialogue et de culte de l’amitié entre les peuples.

La diplomatie sénégalaise est multi-facettes et s’étend à tous les continents.

On peut affirmer que le Sénégal a su investir, de manière rentable, dans la diplomatie, y compris par l’envoi de casques bleus sur de nombreuses zones de conflits, et depuis longtemps, en RD Congo, au Liban, au  Darfour, au Libéria, dans les Balkans, en Haiti, en Côte d’Ivoire, au Libéria, et, actuellement, au Mali.

Le Sénégal est le 11 ème contributeur mondial, en ce qui concerne les « soldats de la paix », sous bannière onusienne.

Cet engagement planétaire, avec des soldats aguerris, dont le professionnalisme fait référence, est bien connu des Américains, qui font des manœuvres avec eux et accueillent certains d’entre eux dans leurs académies militaires les plus prestigieuses.

Mais, la coopération sénégalo-américaine dépasse ce seul aspect militaire, pour embrasser de nombreux volets : économique, industriels, culturels, etc.

Et il y a une autre donnée importante, à savoir l’existence d’une Diaspora sénégalaise bien implantée dans les environs de Harlem, depuis plus de 40 ans, maintenant.

De nombreux sénégalo-américains en font partie et constituent un lien « charnel » entre les deux pays. Le célèbre chanteur Akon en est un symbole.

Il y a ainsi une relation spécifique dont tiennent comptent les autorités américaines, qui n’ignorent pas l’importance de l’ile de Gorée pour la communauté africaine-américaine, qui y vient en pèlerinage.

A toutes ces raisons, il faut ajouter celles qu’imposent les réalités actuelles, avec le combat à mort contre les terroristes djihadistes au Sahel.

Les forces de défense et de sécurité du Sénégal ont démontré, jusqu’ici un savoir-faire digne d’éloge, qui leur permet de protéger le pays, de manière efficace.

De nombreux terroristes ont été arrêtés aux frontières sénégalaises, grâce au travail remarquable des services.

Cette expérience sénégalaise intéresse tous les pays occidentaux.

Blinken arrive donc dans un pays ami et qui l’a toujours été vis à vis des Américains qui ont eu des bases locales pendant la deuxième guerre mondiale.

Faut-il préciser que le Sénégal est la pointe occidentale la plus avancée de l’Afrique et qui n’est séparée des Amériques que par l’océan Atlantique ?

Ainsi la position géostratégique du pays est aussi un « atout »  dans sa coopération militaire avec d’autres qui ont besoin de pouvoir se déployer sur toute la surface du globe.

Enfin, il y a qu’au début de l’année prochaine, le président Macky Sall va entamer son sacerdoce en tant que Président en exercice de l’Union africaine.

La voix du Sénégal va être plus forte encore sur la scène internationale.