Le président Denis Sassou Nguesso a déclaré la guerre à la corruption dans un discours tonique prononcé devant le Congrès (les deux chambres du Parlement réunies), hier à Brazzaville.
Il a annoncé la mise sur pied d’une Haute Autorité chargée de la lutte contre la corruption dans le pays. Il a averti que « personne ne sera au-dessus de la loi ».
En ciblant la corruption, qui est un véritable fléau en Afrique et dans le monde entier, le chef de l’État congolais a donné une connotation particulière à son adresse sur l’état de la nation.
Il a choisi un moment rare et solennel pour marquer les esprits en mettant en exergue sa volonté politique et sa détermination à s’attaquer à un phénomène dévastateur pour les économies des pays africains en développement.
Selon certaines estimations d’institutions internationales, la corruption prive les États africains de plusieurs dizaines de milliards de dollars chaque année. C’est ainsi une manne financière importante qui est détournée et cela porte préjudice aux populations qui souffrent de ne pas avoir accès à des services basiques comme l’eau potable, l’électricité, des infrastructures routières de qualité etc.
La corruption est un cancer qu’il urge d’extirper du corps social pour promouvoir une émancipation économique et sociale saine parce que bénéfique au plus grand nombre. Il est heureux de constater qu’un leader de l’envergure du président Nguesso sonne l’alerte sur ce sujet explosif.
Sa détermination pourrait être contagieuse d’abord dans la sous-région, en Afrique centrale où les corrupteurs se bousculent du fait des richesses naturelles gigantesques qui s’y trouvent.
Ensuite, dans toute l’Afrique qui est comme un immense terrain de chasse des maîtres corrupteurs qui sont, souvent, doublés de racistes. Beaucoup d’entre eux n’ont aucun respect pour les Africains et c’est pour quoi, ils avancent à visage découvert dans leur activité illicite. Lutter contre la corruption c’est aussi se battre pour que l’Afrique soit respectée et ses richesses préservées.
Le président Nguesso a une grande expérience de la gestion de l’État et sa prise de position doit être prise très au sérieux. L’homme est militaire de formation et ne s’engage pas à la légère.
En s’adressant à l’ensemble de son peuple et au monde entier, il envoie aussi un message aux « corrompus » et à leurs « partenaires », les corrupteurs pour leur dire que son gouvernement va agir avec force et rigueur pour éradiquer un phénomène nocif qui n’a que trop duré.
La Haute Autorité pour la lutte contre la corruption sera certainement outillée pour faire face et mener à bien une mission de salubrité publique. La classe politique congolaise est aussi interpellée et doit faire bloc avec le président Nguesso dans ce combat qui est éminemment politique et patriotique.