L’opposition en avait fait une condition sine qua none de sa participation au dialogue national prévu du 16 au 21 juillet, elle a eu gain de cause.
En effet le président Obiang Nguema a signé un décret pour accorder « l’amnistie totale à tous les citoyens condamnés par les tribunaux pour des délits politiques dans l’exercice de leur activité ». L’amnistie concerne aussi « toute personne privée de liberté ou empêchée d’exercer son droit politique dans le pays ».
Cette décision politique spectaculaire semble démontrer la volonté du chef de l’État équato-guinéen d’instaurer un dialogue authentique avec son opposition. Et ce d’autant que, pour la première fois, des observateurs internationaux sont conviés pour prendre part à la rencontre.
Évidemment toutes les questions ne sont pas encore résolues pour assurer le succès dans la mesure où la sécurité des participants se pose.
Obiang s’est engagé à la garantir mais cela ne suffira pas pour convaincre les opposants les plus farouches exilés depuis des décennies en Europe comme Severo Moto, par exemple. Il y a aussi le contenu du dialogue : qu’est-ce qui est sur la table, si on ose dire ? Une démocratisation plus poussée ? La liberté de la presse, celle des syndicats ? Quid des dispositions constitutionnelles pour la succession au pouvoir ?
On peut penser que si Obiang a décidé d’amnistier tout le monde, c’est qu’il est disposé à débattre de tout et à prendre d’autres décisions exceptionnelles pour « ouvrir le pays ».
La présence d’observateurs internationaux est rassurante et devrait pousser tous les acteurs à répondre présent. Pourquoi le président Obiang s’engage-t-il ainsi ?
L’année prochaine, il fêtera 40 ans de règne, un record certes dépassé par celui de Kadhafi qui s’est arrêté à 43. L’homme voudrait promouvoir une réconciliation nationale pour préserver son héritage très critiquable sur le plan politique mais remarquable sur celui des réalisations infrastructurelles. Il a modernisé la Guinée-Équatoriale et cela est incontestable.
S’il parvenait à instaurer une démocratie réellement ouverte et un climat de confiance ; alors il réussirait son pari. Mais les obstacles pour atteindre cet objectif sont nombreux et il en a certainement conscience.
Le rendez-vous du 16 au 21 juillet, juste après la finale de la coupe du monde de football, devrait susciter beaucoup d’espoir. Wait and see.