Le Conseil militaire au pouvoir au Soudan et des représentants des manifestants ont annoncé mercredi un accord sur une période de transition politique de trois ans. Cette période devra préparer un transfert du pouvoir aux civils.
C’est le général Yasser Atta, membre du Conseil militaire qui a fait cette annonce à la presse. Le Conseil militaire a, rappelons-le, pris le pouvoir après l’éviction le 11 avril 2019 du président Omar El-Béchir, emporté par une vague de protestations qui a commencé en décembre 2018 après le triplement du prix du pain.
Madani Abbas Madani, un représentant de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance du mouvement de protestation, a confirmé cet accord, selon l’AFP. Jusqu’ici, les manifestants voulaient une période de transition de quatre ans alors que l’armée voulait l’écourter à deux ans.
Selon le général Atta, les six premiers mois de la période de transition de trois ans seraient consacrés à conclure des accords de paix avec les mouvements rebelles dans l’ouest et le sud du Soudan.
Pas encore d’accord sur le Conseil souverain
L’officier supérieur a également fait état d’un accord sur les prérogatives et la composition de la future assemblée législative. Cette dernière sera composée de 300 membres désignés et sera constituée à hauteur de 67% par des représentants des manifestants, réunis au sein de l’ALC. Le reste de l’assemblée sera occupé par les forces politiques non affiliées à l’ALC.
Cette coalition réclame un transfert du pouvoir à une autorité civile et s’appuie sur le soutien de manifestants qui campent devant le QG de l’armée à Khartoum depuis le 6 avril.
Par ailleurs, le général Yasser Atta n’a pas fait état d’un accord sur la composition du Conseil souverain, qui sera la haute autorité de la période de transition devant précéder le transfert total du pouvoir aux civils. L’armée cherche à avoir la majorité au sein de ce conseil alors que l’ALC veut qu’il soit dominé par les civils. Le général Atta a toutefois promis « un accord total en moins de 24 heures pour répondre aux aspirations du peuple ».
Les discussions entre le Conseil militaire et l’ALC avaient commencé lundi. Elles ont donné lieu au premier jour à une entente rapide sur la structure des institutions de la période de transition, à savoir un Conseil souverain, un cabinet et une assemblée législative. Mais des violences, qui ont fait six morts – cinq civils et un militaire – et de nombreux blessés ont fragilisé les pourparlers.