La police et l’Armée ghanéennes ont officiellement arrêté 8 personnes appartenant à un groupe qui réclame l’indépendance de la région de la Volta au Ghana.

La police et l’armée ghanéennes ont lancé une opération contre un groupe qu’ils soupçonnaient de s’apprêter à proclamer une nouvelle nation dans la région orientale de la Volta. Les soldats ont arrêté 89 personnes au total, en majorité autour de la ville de Ho, à quelque 150 km au nord-est de la capitale Accra.

Les séparatistes, membres du groupe Homeland Study Group Foundation (HGSF), rêvent d’un nouveau pays qu’ils ont déjà baptisé « Togoland occidental ». « Nous ne laissons rien au hasard », a déclaré Prince Dogbatse, porte-parole de la police de la région de la Volta. « Nous sommes en état d’alerte pour protéger les frontières territoriales du Ghana », ajoute-t-il, cité par l’AFP.

Selon la police, le groupe avait non seulement préparé un hymne national, une constitution et un drapeau, mais il entraînait également une milice.

Une vidéo prise sur un téléphone portable montre Charles Kormi Kudzordzi, leader du mouvement séparatiste, qui fait partie des personnes arrêtées, s’appuyant lourdement sur un bâton de bois sculpté, conduit vers un hélicoptère militaire.

Il a été emmené au Bureau des enquêtes nationales du Ghana à Accra, avec sept autres hommes accusés de trahison et d’être les dirigeants du groupe. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent la peine de mort. Le groupe doit comparaître devant la justice le 22 mai. En outre, 81 autres sympathisants ont été libérés sous caution, provisoirement accusés de rassemblement illégal.

Les séparatistes assurent que la région a son histoire, sa culture et qu’ils veulent avoir leur propre pays, écrit l’AFP. Mais ils nient avoir jamais eu l’intention de recourir à la violence contre l’État ghanéen.

La région de la Volta est aussi un bastion du principal parti d’opposition du Ghana, le National Democratic Congress (NDC) et un député local du NDC, Rockson-Nelson Dafeamekpor, a accusé la police d’avoir eu la main lourde.

Le problème trouve ses racines dans les divisions de l’époque coloniale. La Grande-Bretagne s’était emparée d’une grande partie du Ghana actuel tandis que l’Allemagne prenait des terres à l’est, le Togoland. Après la défaite des Allemands lors de la Première Guerre mondiale, les colonies allemandes en Afrique ont été enlevées au perdant et réparties entre les nations victorieuses. Ainsi, le Togoland a été divisé entre la Grande-Bretagne et la France.

À la fin de l’empire britannique en 1956, le Ghana a été parmi les premiers à obtenir la liberté. Les habitants du Togoland britannique ont obtenu le droit de choisir de rejoindre le Ghana à l’ouest ou le Togo à l’est. La Grande-Bretagne affirme que près des deux tiers des votants ont voté pour le Ghana. Mais les séparatistes rétorquent que les résultats ont été truqués.

Le territoire du Togoland occidental voulu par les séparatistes est situé entre la République du Togo et le Ghana, région peuplée de millions d’habitants et potentiellement riche en pétrole et or.