Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué une loi imposant une taxe sur les émissions de carbone aux entreprises de son pays. L’Afrique du Sud est désignée comme le pays le plus pollueur du continent africain.
La taxe entre en vigueur le 1er juin. Son montant a été fixé à 120 rands (7,4 euros) par tonne de dioxyde de carbone. « Le changement climatique représente l’un des plus grands défis auquel est confrontée l’espèce humaine et l’objectif premier de la taxe carbone est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’une façon viable », a expliqué le ministère du Trésor dans un communiqué relayé par les médias.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a « loué » le président Ramaphosa pour avoir promulgué cette loi qui « traînait depuis longtemps ». « Même si beaucoup doit encore être fait pour que la taxe devienne plus efficace, nous reconnaissons qu’il s’agit là d’une première étape significative », a indiqué l’ONG, citée par l’AFP.
Greenpeace a estimé que la taxe « lançait un signal » aux entreprises polluantes, mais regretté que son montant ne soit pas à ses yeux suffisant pour les convaincre de réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. Jusqu’en 2022, la taxe doit être réévaluée chaque année du montant de l’inflation valorisé de deux points, puis à partir de 2023 réévaluée seulement du montant de l’inflation.
L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est extrêmement dépendante du charbon pour sa production d’électricité. Elle figure au 14ème rang des pays pollueurs de la planète, selon Greenpeace.
L’entreprise publique d’électricité Eskom est le plus gros pollueur sud-africain: elle est responsable de 30% des émissions de gaz à effet de serre du pays, selon Greenpeace. Elle a adopté des objectifs climatiques stricts en 2011 et figure parmi les signataires de l’accord de Paris sur le réchauffement de 2015, mais les mesures d’application traînent en longueur.