Une nouvelle enquête vise Jacob Zuma et les Gupta, riches investisseurs indiens.

Jacob Zuma fait l’objet d’une nouvelle enquête judiciaire. La justice sud-africaine a ouvert en effet une nouvelle enquête concernant l’ex-président, poursuivi pour corruption présumée, dans le cadre de ses relations avec la riche famille Gupta.

Une commission judiciaire d’enquête a commencé, lundi 20 août à Johannesburg, à se pencher sur les multiples accusations de corruption au sommet de l’État sud-africain qui ont abouti à la démission prématurée de l’ex-président Jacob Zuma, en février. Selon le journal Le Monde, les conclusions de cette commission spéciale conduite par le vice-président de la Cour constitutionnelle, Raymond Zondo, pourront être transmises au parquet à fin de poursuites.

Les Gupta, des hommes d’affaires sud-africains d’origine indienne, sont également accusés d’avoir tenté d’influencer des décisions politiques, y compris la nomination de ministres.

Jacob Zuma a été contraint de démissionner de la présidence de l’Afrique du Sud en février dernier, à la suite d’accusations de corruption. L’ancien président et les Gupta nient les accusations portées contre eux.

Jacob Zuma est soupçonné d’avoir accordé, pendant la deuxième moitié de sa présidence (2009-2018), de juteux contrats publics et des avantages indus à une sulfureuse famille d’hommes d’affaires, les Gupta. L’un des fils de M. Zuma, Duduzane, a ainsi été inculpé, en juillet, pour avoir participé en octobre 2015 à une rencontre au cours de laquelle un des frères Gupta, Ajay, a proposé le poste de ministre des finances à Mcebisi Jonas, alors vice-ministre.

Un appel à témoins lancé

Le juge Ray Zondo, qui a ouvert la nouvelle enquête, a lancé un appel à témoins, priant les Sud-Africains de partager avec la justice ce qu’ils savent des relations entre cette famille d’homme d’affaires et M. Zuma.

La commission d’enquête dirigée par Ray Zondo affirme avoir trouvé des preuves d’une éventuelle corruption au plus haut niveau de l’État, durant le magistère de Jacob Zuma.

En 2015, Mcebisi Jonas, vice-ministre des Finances de l’époque, se serait vu offrir 600 millions de rands (41 millions de dollars) par l’homme d’affaires Ajay Gupta, s’il acceptait le poste de ministre des Finances, selon la justice sud-africaine. Mcebisi Jonas est cité parmi les premiers témoins de l’affaire.

La commission dirigée par le juge Ray Zondo n’a pas le pouvoir de mener des poursuites, mais les preuves qu’elle recueille peuvent être utilisées contre les prévenus. Selon des observateurs, elle pourra mettre deux ans avant de publier les résultats de son enquête.