L’avocat et le gendre de l’opposant Atiku Abubakar, adversaire malheureux du chef d’État Muhammadu Buhari à la présidentielle de février 2019, ont comparu mercredi devant la justice. Cette dernière les accuse de blanchiment d’argent.
Depuis le vote lors des Présidentielles, plusieurs proches du candidat vaincu ont été pris pour cible par l’agence anti-corruption au cours de ce que les partisans d’Abubakar qualifient de chasse aux sorcières, selon l’AFP.
Principal candidat de l’opposition, Atiku Abubakar conteste en justice le résultat du scrutin où il a été devancé par le président sortant Muhammadu Buhari, réélu pour un deuxième mandat.
Le gendre d’Atiku Abubakar, Abdullahi Babalele, et l’avocat de l’ancien candidat, Uyi Giwa Osagie, sont accusés d’avoir géré respectivement 140.000 dollars et 2 millions de dollars (125.250 euros et 1,8 million d’euros) sans passer par une « institution financière », selon un procureur de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC).
Tous deux ont plaidé non coupable devant le tribunal de Lagos. Les accusés, qui comparaissent détenus, retourneront au tribunal jeudi, lors d’une audience où les juges se prononceront sur une éventuelle remise en liberté sous caution.
La semaine dernière, Boladale Adekoya, porte-parole de la campagne de Atiku Abubakar, avait accusé les enquêteurs anti-corruption d’être « plus dévoués à l’esprit de parti qu’à l’État de droit ». « Ils agissent clairement au nom d’une autorité supérieure », avait-il déclaré.
Rappelons que le président Buhari avait été élu pour un premier mandat en 2015 en s’engageant à lutter contre la corruption endémique au Nigeria, mais ses critiques ont accusé l’ancien dirigeant militaire d’avoir viser surtout ses opposants au cours de son premier mandat.