Si la santé mentale de Trump fait débat aux USA ; la folie du dirigeant Kim Jong Un est indiscutable. Son programme nucléaire est un jouet et il s’en donne à cœur joie.

L’équation est rationnellement insoluble. En effet attaquer Pyong-Yang c’est courir le risque de compter des centaines de milliers de morts en Corée du Sud et au Japon. Et devoir, si la réponse est nucléaire, « effacer » de la carte un pays en causant des millions de victimes. Ce scénario-catastrophe est dans l’ordre du possible si Trump suit Kim sur le terrain de la surenchère.

Alors que faire ? Relever le défi d’initier un dialogue avec un fou, Kim qui n’est peut-être pas suicidaire. La balle est autant dans le camp américain que dans celui des chinois. Ces derniers ont, sans doute aidé un monstre à se développer et se rendent compte qu’ils ne peuvent pas lui imposer leur volonté. Autrement les sanctions votées par l’ONU, avec l’approbation de Pékin, auraient dissuadé les nord-coréens de procéder à un sixième essai nucléaire après avoir tiré un missile au-dessus du Japon.

À l’évidence les sanctions ne marchent pas. Elles ne sont pas décisives. Kim est un dictateur qui n’en a cure des souffrances de son peuple qui est tellement fanatisé et/ou terrorisé qu’une révolte de sa part semble improbable. Des décennies de lavage de cerveau et de terreur ont anesthésié les nord-coréens qui ont, cependant suffisamment de ressources humaines et de qualités pour développer un programme nucléaire dont plus personne ne doute de l’efficacité. Qu’ils aient réussi à fabriquer réellement une bombe H fait débat mais non la possession d’armes atomiques. Ils sont donc, logiquement inattaquables. C’est tout le sens de la dissuasion nucléaire qui maintient le monde en sursis depuis que les Américains d’abord et ensuite les Russes ont réussi à fabriquer des bombes atomiques.

Aujourd’hui la réalité absurde est que les puissances nucléaires ont assez de bombes pour détruire « plusieurs fois » la planète. La réalité effroyable est qu’il y a, parmi ces puissances, la Corée du Nord. Il faut vivre avec et craindre aussi qu’un jour des terroristes s’accaparent d’un arsenal nucléaire dans un pays. En ce qui concerne le défi que pose Kim Jong Un, il peut être relever par le dialogue avec une implication réelle de la Chine voire de la Russie.

Les menaces de Trump sont contre-productives. Même si une présence accrue des moyens de défense américains(systèmes de défense anti-missiles, sous-marins, porte-avions etc…) au Japon et en Corée du sud est nécessaire et souhaitable.

Jusqu’ici Kim n’a pas encore franchi la ligne rouge en attaquant l’île de Guam, par exemple. Sa folie est donc « gérable ». On comprend que de nouvelles sanctions soient indispensables mais un début de dialogue aussi. Discret !

Dans cette optique et dans tous les cas de figure, Pékin est incontournable. Trump en est conscient car lui aussi est « un fou à géométrie variable ».