Les sommets des pays membres du G20 (qui ont les économies les plus fortes), se suivent et se ressemblent, avec des promesses non tenues, des engagements écrits en lettres de poussière, des passes d’armes entre rivaux et, tout de même des propos  pour donner l’illusion de l’espoir aux pays du Sud.

Rome qui a abrité la rencontre ce week-end, a enregistré deux « no  show » majeurs , ceux de Xi Jinping et de Poutine.

Tous les deux ont prétexté la Covid pour ne pas faire le déplacement et ont choisi de participer par visioconférence.

Pour narguer Biden, qui espérait lui, faire un grand show dans la ville éternelle.

Pour se venger, il décoche quelques flèches à ses collègues défaillants.

Mais cet acte  est vain, comme le sont ceux  posés avec l’annonce du maintien de l’objectif de la COP 21 (faire baisser à 1 ,5 degré le niveau du réchauffement climatique », d’ici la moitié du siècle ».

Aucune date précise ! La Chine cible 2060, la Russie, l’Inde et le Brésil restent aphones sur le sujet.

Pourtant les « experts et scientifiques affirment qu’il y a urgence et que si une baisse conséquente n’est pas réalisée d’ici 2030, notre planète serait très menacée ».

Lors de la COP 21 à Paris il y a 6 ans, l’engagement était déjà pris de faire baisser la température à 1,5 degré.

Constat : nous en sommes à 2,7 degrés, aujourd’hui.

La faute aux membres du G20 qui sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre.

Et qui ne veulent pas subir des impacts négatifs sur leur croissance économique.

Il y a assurément un jeu de dupes dont sont victimes les pays du Sud, qui ont intérêt à refuser d’être les dindons de la farce, en hypothéquant leur développement, pour attendre des promesses, toujours remises aux calendes grecques

En effet, l’engagement des Etats du G20 de transférer 100 milliards de dollars par an, pour le financement de la lutte contre le réchauffement climatique, n’a jamais été tenu.

A Rome, seul un accord a minima a été scellé, pour confirmer l’accord de Paris.

Et pour mettre un terme au financement de projets de centrales à charbon « à l’étranger ».

Dans ces conditions, que faut-il attendre de la Cop 26 ouverte à Glasgow, lorsque les lampions s’éteignaient à Rome ?

Nombre des participants du sommet de Rome, ont rallié l’Ecosse pour deux  semaines (du 31 octobre au 12 novembre) de discussions sur le réchauffement climatique.

La lutte contre la Covid va aussi s’inviter à ce sommet et mettre les membres du G20 face à leurs propres responsabilités.

Le nationalisme vaccinal qu’ils pratiquent est absurde, car une pandémie ne peut être vaincue qu’à l’échelle planétaire.

Il est établi que des centaines de millions de doses sont stockées dans des pays du Nord (pour garantir une troisième dose à certains de leurs citoyens) et pourraient être perdues pour tout le monde, du fait des délais d’expiration.

L’objectif de vacciner plus de la moitié des habitants du monde, serait un chemin sûr  vers une victoire finale sur la Covid.

Ici réalisme et morale, si on peut dire, coïncident.

Qui va porter un tel plaidoyer ?

Biden serait un bon avocat et ce, d’autant qu’il met en exergue le fait que son « pays a donné le plus grand nombre de doses aux pays du Sud ».

Il n’y a donc pas que le réchauffement climatique qui menace la survie humaine ; la Covid est aussi un danger mondial mortel.

Ces deux questions transcendent le nationalisme étroit ; même si l’horizon des élections, dans chaque pays, demeure une boussole impérative.

C’est une faiblesse réelle dans des pays où les extrêmes, notamment de droite, utilisent toutes sortes de munitions pour manipuler les populations.

Trump s’était retiré de l’Accord de Paris sur le climat.

Biden a ramené les USA, dans le jeu.

Mais, face aux défis russe et surtout chinois, a-t-il les moyens politiques de jouer un leadership planétaire ?

Rien n’est moins sûr !