Le premier ministre britannique a joué au poker politique et s’est tirée une balle dans le pied. Elle avait choisi de convoquer les électeurs avant l’heure pour renforcer sa légitimité et pouvoir entamer les négociations du BREXIT(à partir du 19 juin) en position de force. Elle l’a eu tout faux. Son parti, les conservateurs, va perdre sa majorité et le sort de May est incertain.

Si elle arrive à bâtir une coalition ; elle pourrait rester sinon elle va faire ses bagages. Comme David Cameron qu’elle avait remplacé et qui avait décidé d’organiser un référendum sur la sortie ou non de l’union européenne qui a mis fin à sa carrière politique. May s’est aussi fourvoyée et va en payer le prix. Même si elle reste ; elle sera très affaiblie.

Sans avoir vraiment gagné Jeremy Corbin des travaillistes a frappé un grand coup. Il est en mesure de revendiquer le poste de premier ministre si May n’arrive pas à trouver des partenaires pour former une coalition.

L’après 8 juin dessine un scénario catastrophe pour le Royaume Uni qui va engager les négociations du BREXIT en position de faiblesse. Il pourrait même les retarder ce qui ne serait bon ni pour Londres ni pour Bruxelles.

Quelles sont les raisons de cette bérezina des Tories ? La mauvaise campagne de May mais aussi l’impact des attentas terroristes qui ont donné l’occasion au chef de file des travaillistes d’attaquer violemment la locataire du 10 Downing Street sur les questions de sécurité. Il y a aussi les conséquences du BREXIT toujours mal digéré par les électeurs qui ont depuis pris conscience de leur erreur.

Le Royaume Uni est à la croisée des chemins et les résultats du scrutin démontrent que le pays est plus divisé que jamais face à un avenir problématique. Le BREXIT qui va encore prendre des années est un saut dans l’inconnu. Rien n’est garanti même si un grand pays comme celui-ci a des atouts considérables dans tous les domaines pour se réorganiser et s’en sortir.

Pour l’heure cependant c’est l’impasse politique et si les Tories n’arrivent pas à s’imposer May va subir le même sort que Cameron et l’instabilité va continuer à secouer le pays plus menacé que jamais par les terroristes.

Organiser les élections selon les délais prévus semble beaucoup plus prudent. Anticiper est souvent un pari risqué. May pourrait l’apprendre à ses dépens.