Le viol est l’un des actes les plus barbares qui soit. Il nie la dignité de l’être humain, piétine les fondements mêmes des droits de l’homme et irrigue la société entière d’un venin corrosif dont les effets à long terme sont dévastateurs.

Un pays comme la République Démocratique du Congo est autant déstabilisé par les conflits multiples qui s’y déroulent avec l’utilisation des armes à feu que par l’arme fatale du viol systématisé. Des milliers de femmes victimes ont vu leur destin basculer et avec elles celui de leurs enfants. Car ces derniers sont aussi des victimes des viols subis par leurs parents, souvent en leur présence. Cela crée un traumatisme profond avec des séquelles à vie.

Un traumatisme et des séquelles à vie

Ainsi toute une société est minée par des actes de sauvagerie dont le but ultime est de semer la terreur pour faciliter la conquête des territoires.
Avec les groupes terroristes, la même cruauté est utilisée pour soumettre les populations, enlever les jeunes filles et mettre en coupe réglée les localités conquises. Que ce soit l’Etat islamique ou Boko Haram, l’objectif est le même : assujétir les femmes, les empêcher d’aller à l’école et les mettre à disposition pour de jeunes hommes recrutés en organisant des mariages forcés.

Les deux cents jeunes filles enlevées par Boko Haram au Nigeria et qui ont disparu depuis plus de deux ans maintenant sont l’illustration de cette pratique scandaleuse que les terroristes sans foi ni loi utilisent comme arme de guerre pour anéantir toute volonté de révolte, humilier les vaincus, attirer des jeunes hommes comme nouvelles recrues et démontrer aux populations l’impuissance des Etats institutionnels à les protéger.

Contre ces personnes dégénérées qui sont des criminels et rien d’autre, seule la lutte armée totale est efficace. Il n’y a rien à négocier avec eux.

Arme des groupes terroristes

La première journée internationale de lutte contre le viol est une occasion de sensibiliser le monde entier sur ce fléau qui ravage l’Afrique mais aussi les zones conquises par l’Etat islamique en Syrie et en Irak où les populations yézidies entre autres ont déjà payé un lourd tribut dans ce domaine.

La sensibilisation est importante car une plus grande mobilisation de la communauté internationale peut aider à traquer les violeurs, à les arrêter pour les traduire devant les institutions judiciaires nationales et internationales comme la Cour Pénale Internationale (CPI).

Les viols de masse utilisés comme arme de guerre sont des crimes contre l’humanité car de tels actes bafouent l’hommes, soit tous les hommes dans leur dignité d’être humain. Ceux qui sont coupables de tels actes inqualifiables qui vont laisser des traces profondes et destructrices doivent être châtiés comme ils le méritent par la justice. La tolérance zéro doit être de rigueur et les régimes complices doivent être dénoncés et mis devant leurs propres responsabilités.

Poursuivre et traduire les coupables devant les institutions compétentes

Que ce soit au Darfour au Soudan, dans le Kivu en RDC, dans les territoires sous contrôle de l’Etat islamique, en Libye, au Kenya pendant les violences post-électorales de 2007-2008, il est urgent de mener des enquêtes pour identifier les victimes et les violeurs pour que justice soit faite.

L’impunité est la vraie arme de destruction massive. Elle conforte les criminels dans leurs méfaits et sape l’intégrité physique et morale des victimes plongées dans le désarroi.

Le viol n’est pas un acte qui relève de la justice correctionnelle. Il est d’une gravité extrême qu’il faut mettre en exergue en éveillant les consciences sur les souffrances des victimes et de leurs familles.

 

– V. E-B.

 

 

Crédit image : L’actrice sud-africains Andrea Dondolo sur les hauteurs de Cape Town, est membre de l’ONG One Billion rising. Elle appelle à la fin des viols de femmes et de filles commis par les hommes. Sur la feuille qu’elle tient : “Je m’élève parce que je sais que les hommes peuvent stopper la pratique du viol” © Lindsay Mgbor/Department for International Development, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons.