Le chef de l’Etat sénégalais, participant à une réunion sur la couverture maladie universelle(à l’initiative du Japon), a fait un vibrant plaidoyer pour la CMU. Il a justement fait remarquer que : « la santé est la première condition de la sécurité humaine sur les plans national et mondial ».

Le défi d’assurer des soins de santé prioritaires à la quasi totalité des populations du monde peut et doit être relevé. C’est une question de justice sociale et donc de démocratie. Entre pays riches et pays pauvres, l’accès aux soins de santé et les différences scandaleuses en ce qui concerne l’espérance de vie sont signes d’un contexte socio-politique tellement inégalitaire qu’il en est suicidaire. Il n’y a pas d’autre solution que la lutte sociale et politique pour changer la situation et assurer un minimum d’égalité sinon d’équité.

Tel a été le cas avec des pays comme l’Afrique du Sud et l’Inde qui ont mené et remporté un combat crucial contre les lobbies pharmaceutiques pour produire des génériques, des anti-rétroviraux pour faire face à la pandémie du sida. Ce succès démontre que dans le domaine de la santé comme dans tous les autres, seul l’engagement politique conséquent porte des fruits. C’est pourquoi, par-delà les batailles conjoncturelles, il faut engager et gagner la guerre pour la couverture maladie universelle. Il faut donc saluer la parole forte du président Macky Sall et le soutien du gouvernement japonais.

Depuis 2015, le Sénégal développe une politique de santé publique qui donne des résultats probants. La CMU a d’ores et déjà fait ses preuves dans presque toutes les régions du pays et l’expérience sénégalaise attire beaucoup d’experts des pays limitrophes qui essaient de s’en inspirer. Assurer aux populations des soins de santé primaires est une exigence démocratique et c’est possible avec des moyens limités bien utilisés. Les citoyens sont d’égale dignité et la responsabilité des pouvoirs publics démocratiquement élus est d’agir en ayant cela à l’esprit.

Les fonds alloués à la CMU sont encore modestes au vu des besoins immenses et c’est pourquoi la coopération internationale doit investir ce créneau. Le Japon le fait avec le Sénégal qui a déjà bénéficié d’une dotation de 80 millions de dollars de la part du gouvernement nippon.

Le président Sall est à féliciter pour avoir choisi de porter la voix de l’Afrique sur ce sujet majeur. Sans une politique de santé efficace et touchant l’ensemble des pays, tout développement véritable est illusoire. La santé a certes un coût mais n’a pas de prix.

L’humanité a conquis, grâce à la science, une espérance de vie pour les hommes du 21ème siècle exceptionnelle. Tous les peuples de tous les continents ont le droit d’en bénéficier.

Il était bon de le rappeler à New-York où se réunit, en ce moment, presque tous les dirigeants de la planète.