Le rapport de RSF (Reporters Sans Frontières) 2016 qui constate la dégradation de la liberté de la presse dans le monde entier est un coup de semonce qui nous rappelle que la lutte pour la liberté d’information, de diffusion de nouvelles, d’opinion, d’expression libre et critique est sans fin.

Dictateurs, autocrates et terroristes

Parce que les dictateurs, les autocrates, les terroristes et toutes les forces monopolistiques dans différents domaines rejettent la liberté de la presse. Cette dernière jette une lumière crue sur leurs pratiques terrifiantes, qu’ils ne veulent surtout pas étaler au grand jour. La transparence nuit gravement à leurs opérations déshumanisantes qui ne peuvent prospérer que dans le secret et l’obscurité des prisons où on torture, voire les zones de guerre où on massacre impunément.

Les progrès démocratiques élargissent les territoires éclairés par la liberté de pensée, d’écriture, de filmer et de parler. Mais ce n’est pas une garantie absolue comme les reculs notés dans des pays comme la France, les Etats-Unis et le Canada le prouvent.

Aux Etats Unis d’Amérique par exemple, la lutte contre le terrorisme autorise un certain nombre de dérives qu’il faut dénoncer.

Les idéaux démocratiques doivent triompher

Mais c’est bien en Amérique latine où la régression la plus importante s’est produite. En effet le crime organisé lié notamment aux narcotrafiquants,la violence institutionnelle qui est le fait des Etats eux-mêmes peu respectueux des droits de l’homme, la corruption et l’impunité « constituent des obstacles à la liberté de la presse » comme le précise RSF.

La solution dans ces pays passe par le triomphe des idéaux démocratiques avec l’avènement de régimes politiques qui doivent être mis en place par les peuples et qui rendre compte publiquement de la gestion des affaires de l’Etat, avec une presse libre et indépendante qui joue son rôle de manière aussi objective que possible.

Cela suppose que cette presse ne soit pas entre les mains de puissances économiques et/ou financières, ou alors, comme en Europe du Nord par exemple, que les journalistes dans tous les cas de figure puissent exercer leur métier librement.

Namibie, Ghana et Cap-Vert en relative bonne place

A l’évidence le débat sur la liberté de la presse dans les pays capitalistes est d’une rare complexité. Dépendre de patrons tout en affirmant pouvoir s’affranchir totalement de leur influence est un pari difficile à tenir. Ce n’est pas une raison pour abdiquer sans mener le combat.

Il y a toujours des espaces de liberté à conquérir, des risques à prendre et des frontières à franchir en refusant la censure et même l’auto-censure. Plus facile à dire qu’à faire ? Assurément !

Si dans ce nouveau classement de RSF l’Amérique latine porte le bonnet d’âne, l’Afrique s’en tire mieux globalement. Même si l’Erythrée ferme la marche à la cent-quatre-vingt-neuvième place, la Namibie (dix-septième), le Ghana (vingt-sixième) et le Cap-Vert (trente-deuxième) devancent la France (trente-huitième) et les Etats Unis (quarante-neuvième).

Des raisons d’espérer

Il y a donc des raisons d’espérer et de lutter pour changer les choses partout dans le monde et notamment en Afrique. Le Nigéria (cent-seizième) et la Gambie (cent-quarante-cinquième) pour ne citer que ces deux pays avec l’Erythrée vivent des situations intolérables et inacceptables.

L’Union africaine et l’ONU doivent prendre le relais de RSF et agir. Aucun Etat ne doit avoir la liberté de bafouer la liberté de la presse sans être mis au ban des nations.

Le rapport 2016 de RSF – concernant les chiffres de 2015 – est peu rassurant car il fait ressortir qu’il n’y a eu d’amélioration notable dans aucune partie du monde. C’est inquiètant.

 

MMD

 

 

Image : Logo Reporters Sans Frontières (RSF).