Le pèlerinage à la Mecque est le 5ème pilier de l’Islam.

 Le Hajj ou (Pèlerinage à la Mecque) est le 5ème pilier de l’islam. Il s’agit de se rendre aux lieux saints de l’islam, situés à la Mecque et aux alentours, pendant une période fixe de l’année (Zoul Hijjah correspondant au 12ème mois lunaire) pour y perpétuer un rite, dont les origines remontent à l’époque abrahamique. Ce culte obligatoire (une fois dans sa vie) comporte des aspects à la fois économiques, culturels et sociaux. C’est aussi une grande opportunité d’échanges et un espace d’initiation à la tolérance et au respect de l’autre.

La communauté musulmane naissante a d’abord adopté de faire ses prières en direction de Jérusalem. Mais dès 624, divers versets sont révélés au messager d’Allah, Mohammad (Saw), imprimant à la nouvelle religion son indépendance totale à l’égard des autres religions qui l’ont précédé, à savoir, le Judaïsme et le Christianisme.

C’est à partir de cette année-là que le jeûne durant le mois de ramadan aurait été instauré et que la prière aurait été réorientée vers la Mecque (Makkah), contrairement aux allégations de certains sionistes, jadis reprises par un homme politique sénégalais M. Idrissa Seck, qui voulait, certainement, envoyer un clin d’œil aux adeptes de Sion. Ces devoirs canoniques ont été complétés par l’injonction d’accomplir le pèlerinage dans cette ville sainte d’Arabie, ancrant ainsi l’islam sur le sol qui a vu naître le Prophète Mohammad (Saw).

Le pèlerinage à la Mecque est l’objet d’un très grand rassemblement et demeure un facteur très important d’unité et d’échanges entre les musulmans du monde entier qui témoignent d’une profonde ferveur à cette occasion. Les conditions de vie y sont d’une rigueur, telle qu’elles impriment aux pèlerins les valeurs de solidarité, de partage et de tolérance. Allah (Swt) dit dans la sourate Al Baqarat, verset 197 : « Le pèlerinage a lieu dans des mois déterminés. Si l’on se décide de l’accomplir, alors pas de rapports sexuels, pas de perversité, pas de dispute ou bagarre pendant le pèlerinage. Allah est au courant de tout ce que vous faites. Munissez-vous de vos provisions, dont la meilleure est la piété… ».

Ce grand rendez-vous, qui regroupe annuellement des millions d’hommes et de femmes, venus d’horizons divers, dans un endroit, devenu, exigu, ne pourrait jamais se concevoir, si l’on inculquait pas aux pèlerins une certaine discipline de groupe, fondée sur des bases dogmatiques.

La ferveur religieuse qui anime les Houjjaj (pèlerins) transforme l’ambiance du Hajj, en un rassemblement de recueillement où les différents acteurs se considèrent comme des frères et sœurs, ayant tous un même but : se soumettre entièrement aux injonctions du créateur de l’univers, Allah (Swt).

Cette quête commune de l’agrément d’Allah (Swt) exige un comportement d’humilité et de renoncement qui effacent du coup, les stratifications sociales et autres signes distinctifs qui séparent les hommes dans leur vie quotidienne. À l’entame du Hajj, correspondant au 8ème jour de Zoul Hijjah, les pèlerins, se mettent en uniforme, le roi, tout comme le président de la république s’habillent désormais comme le pèlerin berger et font ensemble les mêmes gestes et aux mêmes endroits.

L’on rapporte qu’avant l’islam, les aristocrates Quraïchis, lors des pèlerinages antéislamiques, ne se mettaient pas aux mêmes endroits que les autres pèlerins, notamment à la station d’Arafat. Ils se tenaient à l’écart pour se distinguer des autres. À l’avènement de l’islam, Allah (SWt) leur intima l’ordre de faire comme tout le monde et de se mettre dans les rangs : « …Déferlez par où les gens déferlent et sollicitez le pardon d’Allah… » Sourate Al Baqarat, verset 199.

Ce rituel permet donc l’expiation et la rémission des grands et petits péchés conformément à la parole de Mohammed (Saw) rapportée par Boukhari : « Quiconque accomplira le pèlerinage sans avoir de rapport sexuel et sans commettre de grand péché, sera dégagé de ses péchés et redevient aussi pur, comme le jour où sa mère l’a mis au monde », mais à condition que son intention soit sincère et exclusivement vouée à Allah (Swt) et que les moyens utilisés pour effectuer son pèlerinage soient aussi licites.

Comme on le constate, le Hajj est un congrès annuel à l’occasion duquel, les musulmans pourraient exposer leurs problèmes et dégager, ensemble des solutions communes, à l’instar, du Prophète Mohammad (Saw) qui a élaboré un véritable plan d’action stratégique, pour toute la communauté, lors de son Qutba (discours) d’adieu, à la fin de son dernier pèlerinage.