Le conflit armé, d’envergure qui oppose le Hamas (qui l’a déclenché) et Israël, est une véritable guerre ,comme l’a reconnu et nommé le Premier ministre  Benjamin Netanyahou ,dès le début.

L’attaque surprise d’hier qui continue aujourd’hui (dimanche), a fait, au moins 700 morts côté israélien et plus de 400,à Gaza, selon un décompte officiel, en cours.

Le bilan macabre s’est beaucoup alourdi parce que 260 jeunes israéliens,participant à un festival de musique, non loin de la frontière entre Gaza et Israël  ,ont été tués par le Hamas dont les éléments infiltrés ont pu  pénétrer,assez profondément à l’intérieur du territoire de l’Etat hébreu.

C’est du reste ,la facilité avec laquelle le Hamas a réussi son opération : « Déluge d’Al Aqsa »,qui pose question en Israël, même si, pour l’heure c’est l’union sacrée pour défendre la patrie et « neutraliser » les infiltrés, d’abord et ensuite, ou plutôt, en même temps ,mener des représailles  massives contre le Hamas avec l’opération : « Epée de fer ».

Ce dimanche, deuxième jour des hostilités, des affrontements soutenus se poursuivent : le Hamas arrosant le territoire Sud d’Israël de tirs de missiles ininterrompus.

Le système de défense anti-missiles d’Israël « Dôme de fer »,  réussit certes à intercepter de nombreux missiles. Mais pas tous !

C’est ainsi que des tirs font des dégâts dans la ville frontalière d’Ashkélon et même à Tel Aviv.

Et, de nombreux autres lieux sont l’objet d’affrontements meurtriers,  toujours intenses (au moment où nous écrivons ces lignes, alors qu’il fait ,environ 1 heure du matin (lundi 9 octobre 2023).

Après la stupeur créée par les premières attaques du Hamas qui ont fait beaucoup de victimes et permis la prise d’otages (le nombre de 100 otages est reconnu par Israël, pour le moment),la poursuite des combats suscite de nouvelles interrogations.

Comment les services israéliens ,réputés comme étant parmi les meilleurs du monde ,n’ont rien vu venir ?

Comment une organisation comme le Hamas a-t-elle pu planifier et exécuter une opération aussi dévastatrice, à l’intérieur de l’Etat d’Israël ?

La sécurité ,tant vantée de ce pays ,fera l’objet d’un débat politique qui a déjà commencé dans les médias, car Israël est une démocratie.

La fragilité révélée par  l’attaque du Hamas va certainement provoquer ,au moins ,une réflexion profonde sur les limites de la politique sécuritaire.

Le « tout sécuritaire » n’est pas une garantie absolue.

Aucun pays n’est à l’abri d’attaques surprises terroristes et/ou de guérillas.

C’est pourquoi, il urge de retrouver la table des négociations .

Pour ce faire ,une sérieuse désescalade s’impose ,si tout le monde écoute la voix du réalisme politique.

La « guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens », comme l’affirme Clausewitz.

Il faut donc en revenir au débat politique ,pour trouver une solution durable, entre deux peuples qui ont droit chacun, à vivre en paix ,dans sa patrie.

Cette solution onusienne est incontournable.

A l’heure actuelle, cependant, la critique des armes fait parler la poudre  et gicler le sang.

L’ONU qui réunit son conseil de sécurité a une carte majeure à jouer pour négocier un cessez le feu et la libération des otages.

Les membres permanents auront le dernier mot ,et sont donc obligés de s’entendre.

L’Union africaine a appelé à la désescalade, à juste raison.

Les pays arabes sont obligés de tenir compte de leur opinion publique, pour des raisons évidentes liées au caractère sensible de la question palestinienne.

Cette guerre en cours est aussi une équation politique  qu’il faudrait essayer de résoudre avec subtilité.

Les enjeux sont multiples et dépassent ,si l’on ose dire,les seuls belligérants.

Il y a l’opinion publique arabe, les élections américaines de l’année prochaine (la plus forte population juive, après Israël, se trouve aux USA),les risques d’embrasement au Proche Orient  avec l’engagement ouvert du Hezbollah ,des coups de chaleur dans certains pays arabes, etc.

Ce front ouvert par le Hamas exige de la communauté internationale  une mobilisation générale pour éteindre l’incendie et trouver les moyens de rétablir les négociations interrompues depuis des lustres.