Comment acheminer de l’aide humanitaire à Gaza, bombardée,privée d’eau et d’électricité ?

Le président Joe Biden a réussi à convaincre les Egyptiens à ouvrir le point de passage de Rafa et Israël à laisser entrer ,à Gaza, l’aide humanitaire vitale pour secourir les milliers de palestiniens piégés dans l’enclave.

Pour Israël-qui prépare l’invasion terrestre du territoire- le problème donne des migraines  aux membres du gouvernement et aux stratèges militaires.

En effet, comment organiser une distribution d’aide humanitaire  sans pouvoir en maitriser toutes les modalités ?

Vérifier le contenu des camions, à Rafa parait simple mais superviser ,dans le détail ,la distribution, en identifiant tous les bénéficiaires, est une gageure.

A un moment donné, le Hamas aura son mot à dire ,et n’agira, certainement pas dans une démarche qui facilite l’assaut militaire annoncée ,depuis plus d’une semaine ,par Israël.

Dès lors, le débat sur l’aide humanitaire est d’une redoutable complexité : si Israël la bloque ,il va s’attirer les foudres non seulement de ses critiques, mais aussi des Occidentaux qui lui sont favorables.

Biden ,pendant son bref  séjour en Israél, a réaffirmé le soutien indéfectible de son pays à l’Etat hébreu ,mais a aussi donné des leçons de « modération » ,afin d’éviter « les erreurs commises par les Américains ,après les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre en Irak ».

Israél a le droit de se venger, disent ses alliés, mais dans le respect du droit international de la guerre et doit éviter les « bavures » ,les vraies qui sont des actes non voulus (qui ,par définition, sont imprévisibles).

Lui demanderaient-ils de « faire une vengeance propre » ? Une guerre propre est-elle possible ?

La simple logique de bon sens, écarte une telle hypothèse ,à l’heure des bombes téléguidées,  des drones, des roquettes ,dans un contexte de guerre-guérilla, entre deux ennemis d’inégale puissance de feu et d’égale volonté d’infliger le maximum de dommages à l’adversaire ?

Cette offensive ,annoncée depuis plus d’une semaine maintenant ,est devenue un piège parce que Tsahal ne peut pas reculer, mais est obligée de « faire attention ».

Pour ne pas enflammer les rues arabes, encore davantage ,après  les centaines de morts de l’hôpital de Gaza.

Le Hamas a beaucoup moins à perdre car ses partisans sont dans une logique de rebuffade, après avoir subi, pendant longtemps les nombreuses défaites infligées aux armées arabes depuis 1948 et qui ont abouti à l’occupation de Jérusalem ,mais aussi du Golan et naguère du Sinai (restitué à l’Egypte depuis).

C’est pourquoi, l’attaque spectaculaire et sanglante du 7 octobre  est un défi qu’Israël doit relever ,pour se rassurer, après l’échec  retentissant de ses services de renseignements qui ont été aux abonnés absents.

Toutefois, il y a aussi le front de la communication où le Hamas utilise les réseaux sociaux avec des capacités insoupçonnées.

Israël qui  fait partie des pays les mieux outillés dans ce domaine, semble en difficulté pour damer le pion au Hamas.

Il est dans l’obligation de trouver les mots pour présenter à l’opinion publique internationale, les moindres détails de son offensive terrestre à venir.

Ses stratèges militaires ont commencé à défendre la thèse, selon laquelle, « Israël ne vise que des cibles militaires ». Une telle affirmation est-elle défendable ?

Et si l’ennemi se déplace-Gaza est devenue une enclave « tapissée » de souterrains ,en tous genres-.

C’est un autre casse-tête militaire pour Tsahal.

Des invasions et même occupations de Gaza ont déjà eut  lieu, sans résultats probants à la fin, avec le départ des occupants.

Les stratèges israéliens ne l’ignorent pas mais ont un affront à laver et une crédibilité à restaurer.

Sans déclencher un tsunami de critiques ,comme c’est déjà le cas avec le bombardement de l’hôpital de Gaza que Tsahal accuse le Hamas d’avoir perpétré.

Seule une enquête internationale ,par des experts indépendants ,pourrait apporter des preuves irréfutables.

Dans Gaza, sous la pluie des bombes ,non seulement aucune enquête n’est possible ,mais le champ de ruines qui restera ,va enterrer ,dans ses décombres d’éventuelles preuves.

Une guerre propre est une fiction.