La peur serait-elle bonne conseillère ?

On peut le penser car l’agression dévastatrice russe contre l’Ukraine est un « wake -up call » brutal, et peut-être salutaire pour les européens.

Ces derniers, protégés  par l’OTAN ,depuis la fin de la deuxième Guerre Mondiale, étaient assoupis et/ou profondément anesthésiés.

Les coups de menton de l’homme fort de Russie, nostalgique du temps des Soviets, lorsque le communisme promettait monts et merveilles et accouchait du Goulag, les laissaient de marbre et/ou blasés.

Quand il se réapproprie la Crimée, ils se contentent de timides protestations ; les  coups  de canon de Géorgie n’entamèrent  pas leur insouciance.

C’est peut-être ,pourquoi, malgré l’alarmisme  du président Joe Biden, bien informé par ses services, que Poutine  allait envahir l’Ukraine, peu d’européens croyaient au passage à l’acte par le maitre du Kremlin.

Le réveil est donc brutal, avec déjà ,des centaines de morts et  un million d’ukrainiens  sur les chemins de l’errance, une ville capturée, une centrale nucléaire saisie ,des combats de rue à Kiev et Khariv, entre autres localités, des bombardements pour créer la panique.

 

Même si la « guerre éclair » espérée par Poutine n’a pas eu lieu ,parce que les ukrainiens ont su faire face et que l’Europe  leur a apporté  une aide  qui commence à être massive.

 

Et diversifiée ,avec des sanctions lourdes contre l’agresseur russe qui commence à sentir le vent du boulet.

Les coups pleuvent de partout contre Poutine : transactions financières bloquées ,participations sportives interdites, oligarques contrariés dans leur business, diplomates expulsés,  fréquentations douteuses démasquées et ciblées, bref le ciel politique  tombe sur le Kremlin.

 

Poutine feint de n’être pas touché, mais subit une bourrasque qui le fait vaciller.

Il appelle au dialogue et c’est déjà un aveu d’échec.

Même s’il fait beaucoup de mal avec sa soldatesque criminelle !

 

En effet, cette agression  contre un pays et un peuple souverains, quelques soient ses liens passés avec la Russie,  est injustifiable.

 

Envahir le Donbas, voire annexer les enclaves russophones ,seraient « compréhensibles »,mais faire la guerre totale à l’Ukraine,  sous prétexte d’éviter qu’il ne  devienne membre de l’OTAN, est absurde.

 

Cela se débattait, voire se tramait, mais rien de concret.

C’est pareil pour l’Union européenne qui n’est pas prête pour une adhésion de l’Ukraine qui ne remplit pas les critères exigés.

 

Toutefois, on peut convenir sur le premier point, que l’OTAN doit rester à une distance respectable par rapport à la Russie, pour ne pas l’effaroucher.

Réalisme politique oblige !

Quid du choix démocratique des peuples ?

 

Poutine n’en veut pas  et, c’est cela sa hantise : une contagion démocratique et, pire encore, une éventuelle élévation du niveau de vie dans les pays voisins qui amènerait les russes à se poser des questions comme : pourquoi, avec ses immenses ressources naturelles et son savoir-faire technologique (industrie spatiale et nucléaire, entre autres),le niveau de vie en Russie est très inférieur à celui des Etats occidentaux ?

Ce questionnement pourrait aboutir à une remise en cause du modèle poutinien, qui comme tous ceux qui l’ont précédé, échoue à apporter un plus grand bien-être aux populations russes. Et favoriser un basculement vers l’opposition incarnée par des gens comme Navalny, actuellement en prison.

 

Tant que les opposants sont peu nombreux, Poutine peut les contenir .Lorsqu’il deviendront une marée humaine, personne ne pourra les arrêter.

 

Les dictateurs ont peur de tout : ceux qui parlent librement ,ceux qui les écoutent, ceux qui veulent voter, critiquer, déconstruire les Fake News, mettre à nu les tyrans et même les opposants  marchands de sable.

 

Bref, tous les porteurs de rupture rationnelle et lucide !

 

Aujourd’hui ,Poutine a tiré le vin mauvais de la violence, de l’agression terrifiante, il risque de boire  la coupe jusqu’à le lie.

Même une victoire a minima ne lui permettra pas de sauver la face et les actes terroristes qu’il commet (bombardements de lieux d’habitation de civils ,de centrales nucléaires et d’infrastructures diverses et variées, vont ternir ,à jamais son image .

Le vernis du personnage a fondu sous le soleil d’hiver de l’agression ukrainienne.

L’Europe occidentale a surmonté sa peur, renforcé sa cohésion  et agit pour stopper Poutine.

De manière déterminée, en mettant sur la balance ses propres intérêts économiques.

Une prise de conscience se développe et personne ne peut la juguler.

Poutine est pris à son propre piège et la peur qu’il cherche à répandre ,est devenu un boomerang.

Les Européens sont en train de vaincre leur peur.

Poutine a réveillé le lion qui dormait  dans leur cœur, et dans celui de tous les Occidentaux.

Il le regrette déjà, mais c’est trop tard.