La chancelière allemande Angela Merkel réunit ce jour et demain 9 chefs d’Etat africains chez elle pour trouver les voies et moyens de résoudre les multiples équations économico-sociales et politiques qui se posent au continent africain. Et qui affectent le monde et notamment l’Europe avec la crise migratoire.

Elle privilégie une approche multidimensionnelle en mobilisant les patrons du FMI et de la banque mondiale aussi. Car il s’agit d’aider l’Afrique à créer des emplois durables et à développer des synergies avec les pays membres du G20 dans l’intérêt bien compris de tous. Cette initiative est remarquable dans ce contexte particulier marqué par les incertitudes de la présidence américaine. Donald Trump ne semble pas vouloir assumer le leadership mondial que son pays, par son rang de première puissance économique et militaire devrait naturellement exercer et a exercé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

Conscient de cela le président Obama, avant de finir son mandat avait, en quelque sorte passer le flambeau à Merkel qu’il a du reste rencontrée encore très récemment.

La rencontre Afrique/G20 de ce jour met en lumière l’engagement de Mme Merkel, leader éclairé, humaniste et courageuse. Elle ne se laisse pas impressionner par Trump qui a des choix stratégiques contradictoires. Il ne peut isoler l’Amérique du reste du monde et imposer son leadership en même temps. Ou l’Amérique reste elle-même, c’est à dire un pays ouvert et respectueux des droits de l’homme ou elle joue au yoyo diplomatique et politique et se fourvoie. Seul contre tous Trump ne fait pas le poids. L’Amérique non plus !

Si l’Europe renforce son unité politique et militaire, elle peut jouer un rôle plus important dans les affaires du monde avec la Chine et l’Inde, voire le Brésil. Menacée dans ses intérêts l’Amérique va se retourner contre Trump. D’ailleurs cela a commencé si on considère le taux d’impopularité record du président américain. L’évident est que son incompétence et ses choix hasardeux et/ou mystérieux vont finir par le trahir et révéler son vrai visage. Notamment dans ses relations avec la Russie.

En attendant Merkel est bien inspirée de prendre les commandes d’un leadership vacant pour l’éclairer de sa générosité, de son engagement humaniste et de sa claire conscience des intérêts authentiques du monde occidental et de l’Europe en particulier dont son pays est la première puissance économique.