Conquérir le pouvoir est une chose ,le gérer ,avec succès en est une autre.

L’homme inspiré de « En marche » s’est ouvert un boulevard jusqu’à l’Elysée , a même réussi à obtenir un deuxième mandat (ce que François Hollande et Nicolas Sarkozy n’ont pas pu décrocher , le premier n’ayant même pas osé se présenter, le second subissant une défaite cuisante que lui a infligée le …premier.

Mais, malgré deux conquêtes électorales successives,Macron semble encore chercher ses marques. Il est en difficulté en politique intérieure ,mais aussi sur la scène internationale.

Ce qui marque, d’ores et déjà ses deux mandats, c’est assurément l’échec retentissant de sa « politique africaine ».

C’est ainsi que, pour la postérité ,il restera le président français désarçonné par des militaires putschistes qui ont engagé des bras de fer contre lui et l’on fait plier et acter le départ des troupes françaises au Mali ,au Burkina et au Niger.

Avec rupture des relations diplomatiques et échanges de propos aigres doux.

Sur le principe, il a raison : ces militaires putschistes n’ont aucune légitimité à agir au nom des peuples qui ne les ont jamais élus.

Ce sont des dictateurs incompétents qui sont en train de précipiter la descente aux enfers de leurs pays.

Ceci dit, ils sont au pouvoir et la France n’a ou rien vu venir ou a pêché par manque de réactivité.

Dans les deux cas de figure, l’ancienne puissance coloniale est en faute sur les plans stratégique ,politique, sécuritaire et diplomatique.

Un ,deux et trois coups d’Etat militaires « copier-coller »,au nez et à la barbe de Paris, c’est du jamais vu, dans l’ancienne AOF.

Il est vrai qu’avant, c’était la France qui était à la manœuvre pour faire et défaire les régimes.

Décidément les temps ont changé et, tout laisse croire que Macron n’a pas eu le nez creux.

Pourtant ,il a fait un stage de 6 mois au Nigéria ,lors de sa formation à l’ENA.

Ce qui est incompréhensible dans la politique africaine de Macron ,ce sont ses choix de privilégier la « société civile » qui ne représente personne, de jeunes artistes dont la popularité ne traduit aucune connaissance réelle des enjeux majeurs du contexte politique africain et de mettre l’accent sur « ce qui fait le buzz »,au détriment des questions de fond : pauvreté ,analphabétisme, fragilité des Etats, montée des périls djihadistes, du populisme, manipulations tous azimuts dans les réseaux sociaux, repli des occidentaux ,fermeture des frontières ,question des visas etc.

La France a multiplié les conflits sur les visas (avec l’Algérie, le Maroc ,pour ne citer que ces exemples,donnant du grain à moudre à quelques individus anti-français, très minoritaires, au début et qui ont surfé sur la vague ,si l’on peut dire.

Avec des discours incohérents qui font cependant mouche, au sein de populations analphabètes et, pire ,obscurantistes.

`Macron ,persistant à jouer la « communication attrape-buzz »,avec la restitution des « biens culturels pillés » (une action cosmétique car l’Etat français n’a pas les moyens de mettre la main sur l’essentiel ,à savoir, les propriétés privées protégées par la loi ».

Mais cela peut occuper les médias et mobiliser temporairement et se faire décerner des médailles de « décolonisateur culturel ».

Macron l’a eu tout faux et l’autocritique n’est pas son fort.

pourtant cela crève les yeux : il a échoué au Mali ,au Burkina et au Niger ,trois pays où les intérêts français sont menacés.

La fuite en avant dans l’hostilité favorise les putschistes qui sont en train de mettre en danger toute l’Afrique de l’ouest ,avec les complicités de la Russie et de tous les autres prédateurs à l’affût.

Le Général De Gaulle le faisait remarquer : « les Etats n’ont pas d’amis ; ils ont des intérêts ».

Quels sont les intérêts français au Mali, au Burkina et au Niger ?

Ces trois pays sont membres de l’UEMOA (Union monétaire ouest-africaine),donc utilisent le franc CFA, garanti par le Trésor français.

Le curieux chacun de ces pays a demandé le départ des troupes françaises,coupé les relations diplomatiques, mais ne remettent pas en cause leur appartenance au franc CFA.

Pourquoi ?

Paris, non plus n’en parle pas !

Le Mali avait fait l’expérience de « quitter le franc CFA »,avant de revenir dans l’union monétaire, toute honte bue.

L’examen approfondi des erreurs diverses et variées de Macron, pourrait faire l’objet d’une thèse de doctorat en science politique.

Mais il faudra attendre le 202è ,avec la fin du deuxième et dernier mandat du « Marcheur ».

Ce dernier a aussi l’opportunité ,et le temps de rectifier le tir, car les régimes militaires vont bien finir par abdiquer ou être désavoué par les populations qui les subissent.

Cependant la France doit savoir qu’une nouvelle ère a commencé en Afrique où le respect et le partenariat gagnant-gagnant sont le chemin du succès.

Cette nouvelle Afrique ,en gestation, a besoin ,plus que jamais, de former ses jeunes,chez elle et dans les meilleures écoles du monde.

L’Elysée et le Quai d’Orsay ont du pain sur la planche.