À l’évidence le « lider maximo » a aidé l’Afrique dans sa lutte contre le colonialisme occidental notamment au Congo, en Angola et en Afrique du Sud.
Il a envoyé des soldats, des armes et des médecins. Mais aussi des artistes dont les célèbres musiciens de la ORQUESTA ARAGON.
Il a aussi mis ses dons d’orateur hors pair au service de la lutte anti-impérialiste et ce n’était pas rien à l’époque. L’Afrique avait besoin de tous les soutiens disponibles pour se libérer du joug colonial, de l’aliénation culturelle et du racisme qui allait avec.
Aujourd’hui cette période peut sembler lointaine pour les jeunes générations nées après la chute du mur de Berlin ou un peu avant.
C’est pour elles qu’il est important de rendre un hommage mérité à Fidel Castro l’anti-colonialiste.
Mais, sans jeter le bébé avec l’eau du bain, condamner son exercice despotique du pouvoir à Cuba. Il a confisqué la liberté de ses concitoyens et installé un régime de terreur qu’il faut dénoncer avec vigueur hier et aujourd’hui encore.
Comme Joseph Staline, il laisse le meilleur et le pire : l’intégration est sans doute plus aboutie à Cuba qu’ailleurs mais est-elle aussi égalitaire que proclamée ? Il est permis d’en douter.
Il s’est engagé dans la lutte de libération nationale en Afrique et cela restera dans les annales. Il a aidé, comme les autres pays communistes à former beaucoup de cadres africains. Même si, sur place les étudiants africains ont connu des conditions difficiles. Il en a été de même en Occident et cela continue.
À la décharge de Castro, il a fait face à des USA déterminés à l’éliminer et nombre des dérives du leader castriste sont à considérer dans ce contexte spécifique de lutte à mort contre l’Amérique. Victime de multiples tentatives de coups d’Etat, d’assassinat, d’invasion etc…il est compréhensible que l’homme soit tombé dans la paranoïa meurtrière.
Fidel Castro a tué beaucoup de gens et cela n’est ni acceptable ni justifiable. Il a certes tenu tête aux Américains pendant plus d’un demi siècle, mais à quel prix pour l’économie cubaine, le développement de l’île, la formation des cadres, l’exploitation du potentiel exceptionnel de ses ressources humaines comme ses médecins remarquables l’illustrent. S’il y avait l’ouverture, Cuba serait devenu un pays émergent au moins.
L’échec de Castro est aussi une évidence car autrement comment expliquer qu’il enferme ses concitoyens dans une prison à ciel ouvert. Les dizaines de milliers qui ont choisi l’exil au péril de leur vie sont la preuve vivante de la dictature castriste. Si la liberté de circuler était garantie l’ile se serait vidée de ses habitants.
Echec politique ne peut être plus cinglant.
Les Africains peuvent rendre hommage à quelqu’un qui les a aidé mais se garder de glorifier et/ou de mythifier un dictateur.
Fidel Castro laisse une marque incontestable dans le vingtième siècle qui est celle d’un dictateur à la fois adulé et détesté.