siège de l’OMC

Deux femmes – la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala et la Coréenne Yoo Myung-hee – restent seules en lice dans la course pour le poste de chef de l’Organisation mondiale du commerce.

Les deux noms ont été annoncés officiellement jeudi en fin de matinée, par le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell, au siège de l’organisation à Genève. L’OMC, qui est en crise notamment à cause des assauts répétés de l’administration Trump, a jusqu’à présent toujours été dirigée par des hommes et la candidate retenue pour en prendre les rênes doit être désignée à l’issue d’ultimes tractations.

Le troisième round de discussions, qui devra départager les deux prétendantes, courra du 19 au 27 octobre, « pour laisser le temps aux membres de préparer leurs réponses », a expliqué Rockwell. Ce dernier estime que le processus est toujours « sur les rails » pour arriver à un consensus à la date butoir du 7 novembre.

Liam Fox, ancien ministre du Commerce extérieur britannique, pro-Brexit, la candidate kényane Amina Mohamed et le Saoudien Mohammed Al-Tuwaijri ont retiré leur candidature, comme le veut la tradition.

Ces deux femmes « sont particulièrement qualifiées », a souligné Rockwell, ajoutant que ce sont « des personnes avec beaucoup d’expérience et qui ont l’habitude de traiter de sujets épineux ».

Mme Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, a été la première femme de son pays à avoir dirigé les ministères des Finances et des Affaires étrangères. Economiste de formation elle a également été directrice des opérations de la Banque mondiale.

Jusqu’à très récemment elle a aussi présidé l’Alliance mondiale pour les vaccins et vaccinations (Gavi) et piloté l’un des programmes de l’Organisation mondiale de la santé dans la lutte contre le Covid-19.

A 53 ans, Yoo Myung-hee est la première femme de son pays à avoir dirigé le ministère du Commerce. Elle a pris en charge en 1995 le dossier OMC au ministère du Commerce puis dirigé les négociations sur des accords de libre-échange, notamment celui liant la Chine à la Corée du Sud. Elle a également travaillé auprès de l’ambassade sud-coréenne en Chine (2007-2010).

L’une de ces deux femmes devrait donc succéder au Brésilien Roberto Azevedo, parti fin août de l’OMC, un an plus que tôt que prévu, pour raisons familiales, en plein marasme économique mondial, laissant l’institution en crise.

Le prochain chef de l’institution devra affronter la crise économique mais aussi la crise de confiance dans le multilatéralisme et dans le bien-fondé de la libéralisation du commerce mondial, le tout sur fond de guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les Etats-Unis.