Coup de théâtre dans l’escalade sino-américaine: Washington a ordonné à Pékin de fermer son consulat à Houston sous 72 heures, accusé d’être le « cœur » du “réseau d’espions” de la Chine aux Etats-Unis.

Les autorités chinoises ont aussitôt menacé de « représailles », ce qui laisse présager une nouvelle dégradation des relations déjà tendues à l’extrême entre les deux grandes puissances sur plusieurs fronts, dont la loi controversée sur la sécurité nationale à Hong Kong et la situation des droits humains au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

Le consulat a été fermé « afin de protéger la propriété intellectuelle américaine et les informations privées des Américains », a annoncé mercredi la porte-parole du département d’Etat américain Morgan Ortagus dans un communiqué, relayé par l’AFP.

« La Convention de Vienne dit que les diplomates doivent +respecter les lois et règles du pays hôte+ et +ont le devoir de ne pas s’ingérer dans les affaires internes de cet Etat+ », a-t-elle souligné.

La diplomatie américaine a ajouté que le régime communiste s’était par le passé livré à « un espionnage massif » aux Etats-Unis et s’y était « mêlé de politique intérieure », avait « exercé des pressions sur des responsables économiques » et « menacé des familles de Sino-Américains résidant en Chine”.

En déplacement au Danemark, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo n’a pas voulu aller au-delà de ces justifications elliptiques. Mais il a une nouvelle fois dénoncé le « vol de propriété intellectuelle par le Parti communiste chinois » aux Etats-Unis comme en Europe.

La Chine dispose de cinq consulats aux Etats-Unis. Celui de Houston au Texas a été le premier ouvert en 1979, l’année de l’établissement des relations diplomatiques sino-américaines. Sa fermeture constitue « une provocation politique lancée unilatéralement par la partie américaine, qui viole gravement le droit international », a dénoncé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

« La Chine condamne fermement cette action scandaleuse et injustifiée », a-t-il ajouté, menaçant de « représailles ». En pleine escalade des tensions avec Washington, la Chine a par ailleurs mis en garde mercredi ses étudiants aux Etats-Unis – plus de 300.000 – contre des « interrogatoires arbitraires ».