Dans l’état actuel du développement de la pandémie du coronavirus dans le monde, il y a comme un basculement dans de nouveaux territoires totalement inconnus. Politiques, experts médicaux et journalistes sont submergés par des questions sans réponse satisfaisante.
Ce qui est évident c’est ce que les choses vont beaucoup mieux en Chine, le foyer originel du coronavirus. Encore que, il y a des controverses sur les chiffres, mais le pays reprend son souffle et les usines redémarrent. La France qui vient de recevoir 10 millions de masques commandés à la Chine, sur un total de 1 milliard, ne dira pas le contraire.
En Europe la visibilité est très floue avec l’Italie qui inquiète toujours avec son record de plus de 10 000 morts, l’Espagne qui fait peur avec des chiffres toujours en flèche et la France qui annonce un pic à venir dans les deux semaines.
Dans ces trois pays, le manque d’équipements saute aux yeux et met en accusation les gouvernements successifs qui ont manqué de prévoyance. Les faits sont incontestables comme les commandes de masques le démontrent.
Même faillite aux USA où masques, kits de tests, appareils respiratoires et lits d’hôpitaux font défaut, malgré le déni de Trump. Les gouverneurs des Etats les plus touchés (pour le moment : New-York, Californie, Louisiane) expriment leur frustration dans les médias tout en remerciant la Maison Blanche lorsqu’ils reçoivent de l’aide.
Les savants calculs de modélisations et les projections subséquentes font peur avec des chiffres de « 2 millions à 100 mille morts » pour la durée de la pandémie.
Une durée que les outils mathématiques n’arrivent pas situer avec précision.
Par contre, aussi bien pour la France que pour les USA (le premier pays a atteint les 3000 morts et le second y arrive à grands pas) le pic de la pandémie est annoncé pour la mi-avril. Le plus dur est donc à venir.
Aux USA déjà 225 millions d’américains sont confinés chez eux, soit plus des deux tiers de la population. En France le confinement devrait se terminer à la mi-avril mais tout laisse croire qu’il sera prolongé. Chez Trump il l’est jusqu’au 30 avril.
En Afrique, le flou est encore plus tenace, si on peut dire car les tests sont opérés à très petite échelle. Les moyens de toucher la majorité des populations ne sont pas disponibles.
Plus grave les mesures de confinement ne peuvent pas être imposées de manière efficace, car les conditions socio-économiques ne le permettent pas.
Le président du Bénin Patrice Talon a osé crever l’abcès et fait remarquer que l’immense majorité des habitants vit de revenus tirés du secteur informel, au jour le jour.
Un confinement total, dans ces conditions, causerait de sérieux problèmes sociaux : alimentaire, soins divers, etc.
Face au coronavirus, l’Afrique, mais aussi des pays asiatiques comme l’Inde ont des infrastructures sociales et économiques qui font obstacle à une lutte vigoureuse et rigoureuse comme celle qui a permis à la Chine de contenir la pandémie.
Les pays occidentaux ont aussi d’autres réalités démocratiques celles là, qui freinent la mise en œuvre de mesures drastiques, privatives de liberté sur une très longue durée.
Il s’y ajoute le risque de « tuer économiquement le malade » ;