L’Afrique émet 4% des gaz à effet de serre mais souffre terriblement des conséquences du changement climatique.
Le cas du lac Tchad qui a perdu 2/3 de sa superficie est édifiant. Tout comme la désertification accélérée du Sahel avec les vents de sable de plus en plus nombreux qui envahissent des villes parfois très éloignés des zones désertiques.

Quant aux forêts, elles rétrécissent comme une peau de chagrin du fait des actions cumulées des populations en quête de nourriture, des exploitants capitalistes avides de gains financiers, des braconniers et autres prédateurs sans scrupules.

 

Promesses de l’Accord de Paris et réalisme

L’accord de Paris ressorti le 12 décembre 2015 qui prévoit une aide de 100 milliards de dollars aux pays du Sud de la part de ceux du Nord est un grand bond en avant. Sur le papier et en ce qui concerne les bonnes intentions exprimées par les représentants des Etats occidentaux. Mais pour la mise en œuvre de cet accord historique, rien n’est moins sûr.

La souveraineté des Etats empêche toute possibilité de contrainte réelle.
Qui peut obliger les Etats à respecter leurs engagements ?
Le Protocole de Kyoto, la décision de Durban, n’ont pas été suivis d’effet. A Copenhague, il y a eu échec.

La seule prise de conscience des uns et des autres et l’émotion exprimée voire mise en scène ne suffisent pas.

Le système capitaliste basé sur le profit maximum autorise tous les doutes quant la mise en œuvre de l’accord.
Les lobbies que constituent les puissants groupes multinationaux qui prospèrent avec le commerce des energies fossiles, de l’exploitation du charbon, des ressources forestières, halieutiques, etc. vont passer à l’offensive. Il ne lésineront sur aucun moyen pour bloquer et/ou détricoter l’accord conclu à Paris. Ce qui s’est passé avec le Protocole de Kyoto avec le retrait entre autres pays du Canada est à méditer.
L’unité voire l’union sacrée affichée dans la capitale française n’est pas une garantie, une fois les caméras éteintes.

100 milliards de dollars pour les pays du Sud

En ce qui concerne les 100 milliards de dollars que les pays du Nord se sont engagés à mobiliser d’ici 2020 pour aider les pays du Sud à faire face au dérèglement climatique, l’expérience passée des relations Nord/Sud pousse à être sceptique.

Jamais les pays du Nord n’ont respecté leurs promesses d’aide.
L’objectif de porter l’aide au développement à 0,7% du PIB des pays du Nord n’a jamais été atteint, à l’exception des pays nordiques.
La France qui promet 2 milliards d’euros aux pays africains n’a pas cette disponibilité dans l’état actuel de son économie.
Les Etats-Unis sont en meilleure forme économique mais il faudra passer par le Congrès et ce n’est pas gagné d’avance.

Ainsi faut-il noter que l’aide de 100 milliards de dollars n’a pas été mentionnée dans l’accord lui-même mais dans un avenant.

Certes Paris a été un moment important de la prise de conscience des leaders de la planète quant à la nécessité d’infléchir l’action destructrice de l’homme sur la Terre, qui se traduit par un comportement suicidaire.

Néanmoins, le débat de fond n’a pas été engagé car cette destruction est d’abord l’oeuvre du mode de développement capitaliste, qui seul a jusqu’ici fait ses preuves et a été capable de perdurer.

Pour un développement durable ?

L’option d’un développement durable est encore théorique. Est-il économiquement pertinent ? Peut-il être efficace ?
La théorie le laisse croire. Mais l’expérience du développement des pays du Nord et de tous les autres qui se sont développés jusqu’à maintenant fait penser autrement.
Seul un changement de paradigme pourrait favoriser le choix du développement durable.

A Paris, peut-être, un élan a-t-il été suscité ?
Face pourtant aux impératifs sociopolitiques de lutte contre le chômage et donc de croissance soutenue, de production, les plus belles et généreuses intentions s’effacent devant un réalisme incontournable pour les hommes politiques, préoccupés d’abord et avant tout par la conquête et la conservation du pouvoir.

La COP 21 a été un grand moment médiatique. Y-aura-t-il un avant et un après Sommet de Paris ? Les actes concrets sur le terrain en décideront.