Le bilan de 10 personnes tuées à Hanau, en Allemagne par un extrémiste de droite est terrifiant, mais aurait pu être plus dévastateur. L’homme a ciblé deux bars chicha et leurs clients d’origine turque. Les documents retrouvés chez lui ne laissent aucun doute sur ses motivations racistes et criminelles.
Encore une fois le pays est choqué et de nombreux citoyens se sont rassemblés, dans plusieurs localités, pour dénoncer cet acte raciste, criminel ignoble. La Chancelière Merkel a utilisé le mot juste : « le poison raciste » qui fait de plus en plus de dégâts dans la société allemande.
C’est la troisième attaque meurtrière en un an, sans oublier les multiples tentatives qui ont échoué. L’évident est que le racisme d’extrême -droite est en flèche en Allemagne. Il est représenté au cœur de l’Etat par le parti néo-nazi, AFD devenu le principal parti d’opposition au Parlement.
Cette formation politique raciste anti immigrée et islamophobe développe une rhétorique toxique qui accuse les immigrés de tous les maux dont souffre le pays. Ils seraient « une menace pour l’homme blanc qui devrait se défendre ». Tout cela est parfaitement faux, mais les populations sont abreuvées de FAKE NEWS et certains individus sombrent dans la paranoïa.
L’office allemand pour la protection de la Constitution a répertorié plus de 24000 personnes affiliées à différents groupuscules d’extrême -droite et, plus de la moitié d’entre-eux sont considérées comme « violentes ». Prés d’un millier possède des permis de port d’armes.
Mme Merkel a bien raison : le poison est bien inoculé dans le tissu social allemand où les fantômes d’un passé récent n’ont pas encore disparu. Ceux qui pensent que seuls les musulmans sont ciblés se trompent lourdement car les racistes sont à la fois anti-immigrés, anti- musulmans et anti-juifs. On ne peut pas être un « raciste à la carte », pénétré du venin nazi, avec un cerveau dévoré par la haine de l’Autre.
Le nouveau problème allemand se pose aussi dans de nombreux autres pays européens, aux USA, et ailleurs en Occident, comme la tuerie en Nouvelle Zélande de fraîche mémoire, l’a démontré. Le combat anti- raciste doit donc être global et déterminé.
Les cris de singe dans les stades de football, les déclarations xénophobes de certains leaders, les allusions perfides, les tournures de phrases pernicieuses, rien ne doit être négligé. Tout acte raciste doit être dénoncé et sanctionné. Dans les stades, la tolérance zéro est la seule règle à appliquer qui pourrait donner des résultats dissuasifs.
Les amendes ridicules encouragent les transgressions et développent le sentiment d’impunité. Toutefois la question est de savoir si les leaders politiques occidentaux sont assez courageux, comme Mme Merkel pour prendre le risque de prendre des mesures fermes contre l’opinion publique et subir sa colère dans les urnes ?
Rien n’est moins sûr !
