Seize ans après avoir abrité une conférence qui a fait date dans l’histoire de la lutte contre le sida, Durban accueille ,une fois encore près de vingt mille participants à la vingtième conférence internationale sur le sida.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la première rencontre et la lutte contre la pandémie a progressé aussi bien dans le domaine du traitement que dans celui de la prévention. Ce dernier aspect reste fondamental dans la mesure où aucun médicament et/ou traitement permettant de guérir de la maladie n’a encore été trouvé. Il y a certes les anti-rétroviraux qui font presque disparaître les traces du sida mais cela n’autorise pas à déclarer le patient totalement guéri.

Même si ceux qui sont pris en charge assez tôt et qui respectent les prises de médicaments tel qu’indiqué ne meurent plus du sida en grand nombre comme auparavant. Bref le sida, dans les pays développés ,n’est plus une condamnation à mort sans appel. Cela a poussé à un relâchement dans les actions de prévention pourtant plus nécessaires et urgentes que jamais. Aussi bien au Nord qu’au Sud. C’est pourquoi la 21ème conférence sur le sida de Durban met encore l’accent sur la prévention et l’utilisation des préservatifs qui demeurent la meilleure protection.

Le sida reste une menace à ne pas prendre à la légère. Il a déjà tué plus de trente millions(30)de personnes dans le monde et continue à en tuer. Il est un défi de santé publique majeur notamment en Afrique.

L’Afrique du Sud, hôte de la 21ème conférence a déjà payé un lourd tribut à la pandémie avant de s’engager résolument dans la lutte pour l’éradiquer.I l est vrai que son ex-président THABO MBEKi avait fait preuve de beaucoup de légerté en mettant en cause la réalité de la menace et l’ampleur du défi qui devait être relevé. Ses atermoiements ont causé beaucoup de torts à son pays et au continent dont il est l’un des leaders dans tous les domaines.

Si les pays occidentaux de moins en moins menacés manifestent un relâchement coupable ;l’Afrique ne peut pas se permettre de baisser la garde. Elle doit renforcer sa mobilisation dans un combat crucial pour l’avenir de ses enfants.

Il y a le sida mais aussi EBOLA et d’autres maladies comme le paludisme qui fauchent des vies et fragilisent les acquis économiques.

La démographie galopante est un atout et un challenge. C’est l’intérêt à court, moyen et long terme du continent d’investir dans la santé de ses habitants. Mais c’est aussi l’intérêt des autres pays de la planète d’aider l »Afrique dans ce domaine car dans les décennies qui viennent ce continent va être le plus jeune et le plus dynamique et va donc porter la croissance économique planétaire.

En effet tous les autres continents vont être frappés par le phénomène du vieillissement de leurs populations et vont avoir besoin de la force de travail ,dans tous les domaines, des Africains. Le vingt et unième siècle sera bien celui de l’Afrique. Il faut préserver cette ressource humaine primordiale et fondamentale sans laquelle plus rien n’a aucun sens.

Lutter contre le sida et les pandémies, s’attaquer aux virus qui menacent l’humanité est un combat universel.

Cette nouvelle conférence de Durban devrait mobiliser encore davantage les pays membres de l’ONU non seulement dans la lutte contre le sida pourque l’objectif de l’éradiquer en 2030 soit atteint. Mais aussi pour sonner la charge contre toutes les menaces que les virus font peser sur le destin de l’humanité.

 

 

Crédit image : Du plus clair au plus foncé, les zones du continent des moins aux plus touchées par le virus du SIDA au début des années 2000. Pour les zones en gris, pas de données. © Reuvenk – Data from UNAIDS, Image:Africa HIV-AIDS 300px.png, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2847531