Le Togo se trouve à un moment charnière, prêt à exploiter son potentiel économique et à tracer un avenir prometteur pour sa population jeune. Avec un taux de croissance du PIB qui devrait se stabiliser à 5,4 % en 2025 et atteindre 5,8 % d’ici 2026, la trajectoire économique du Togo reflète sa résilience et son ambition, portées par une diversification stratégique, des investissements importants dans les infrastructures et un engagement en faveur du progrès social. Pour une nation autrefois dépendante des exportations traditionnelles comme le phosphate et le coton, la transition vers une économie inclusive offre un récit d’espoir, en particulier pour la jeune génération, qui représente plus de 60 % des 9,5 millions de citoyens. Cet article explore les perspectives économiques du Togo, en mettant l’accent sur les opportunités en matière de croissance, d’infrastructures, d’éducation et d’économie numérique.
Une économie diversifiée, moteur de la croissance
L’économie du Togo a connu une transformation remarquable, dépassant sa dépendance historique à l’agriculture et à l’exploitation minière. Le PIB du pays, estimé à 15 milliards de dollars en 2024, devrait connaître une croissance régulière, avec une augmentation du revenu par habitant. La Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), inaugurée en 2021, illustre cette transition. En attirant les investissements étrangers dans l’agro-industrie et la logistique, la PIA a créé des milliers d’emplois, dont beaucoup sont accessibles aux jeunes Togolais. Ce pôle industriel, situé à proximité du port de Lomé, a renforcé les capacités d’exportation, les produits agricoles transformés gagnant du terrain sur les marchés régionaux. « La stratégie de diversification du Togo est un modèle pour les petites économies », a souligné un économiste régional, mettant en avant la manière dont de telles initiatives réduisent la vulnérabilité aux fluctuations mondiales des prix des matières premières.
Le secteur agricole, qui emploie près de 60 % de la main-d’œuvre, reste un pilier essentiel, mais il évolue grâce à la modernisation. Les investissements dans l’irrigation et la mécanisation, soutenus par un financement de la Banque mondiale en 2024, visent à stimuler la productivité et la résilience face aux défis climatiques. D’ici 2027, ces efforts devraient permettre de ramener le taux de pauvreté à 20,3 %, contre plus de 50 % il y a vingt ans. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) renforce encore le potentiel du Togo, le positionnant comme une plaque tournante commerciale pour ses voisins enclavés comme le Burkina Faso et le Mali, avec le port de Lomé qui traite des volumes de fret croissants.
Infrastructures : construire des passerelles vers l’opportunité
Le boom des infrastructures au Togo est un pilier de ses perspectives économiques. Le port de Lomé, l’un des plus grands d’Afrique de l’Ouest, a connu une expansion significative, renforçant son rôle de plaque tournante logistique régionale. En 2025, les recettes douanières du port devraient augmenter de plus de 10 %. Plus de 4 550 kilomètres de routes ont été construits ou réhabilités depuis 2005, et un budget important est alloué à des travaux routiers supplémentaires pour 2025. Ces aménagements relient les zones rurales aux marchés urbains, favorisant ainsi les initiatives entrepreneuriales telles que le petit commerce et les services de transport.
Les infrastructures énergétiques sont aussi transformatrices. La centrale solaire de Blitta, d’une puissance de 50 MW, la plus grande d’Afrique de l’Ouest lors de son lancement en 2021, et la centrale thermique de Kékéli ont réduit la dépendance énergétique et alimenté la croissance industrielle. Des investissements supplémentaires permettront d’électrifier 53 localités rurales. L’éclairage public solaire et les solutions hors réseau se développent également. Ces projets créent non seulement des emplois, mais permettent également au Togo de lutter contre le changement climatique.
Investissements sociaux : donner les moyens d’agir à la prochaine génération
L’accent mis par le Togo sur le capital humain est un pilier de sa vision pour la jeunesse. L’indice de capital humain s’élève à 0,43, reflétant les progrès réalisés dans les domaines de l’éducation et de la santé. Plus de 5,7 millions de repas scolaires distribués ces dernières années ont permis de réduire l’absentéisme, en particulier chez les filles, favorisant ainsi l’égalité des sexes dans l’éducation. Le taux de scolarisation dans le primaire et le secondaire est l’un des plus élevés d’Afrique. « Investir dans l’éducation est le pont qui permettra au Togo d’accéder à un avenir résilient », a déclaré un responsable des Nations unies.
Les filets de sécurité sociale, tels que le programme Novissi, ont soutenu les populations vulnérables, en particulier les femmes. Ces initiatives atténuent les effets des chocs économiques. Des projets de couverture sanitaire universelle se traduisent par un meilleur accès aux soins de santé. Les programmes de formation professionnelle sont de plus en plus alignés sur les secteurs numérique et industriel.
L’économie numérique : une frontière pour les jeunes
L’adoption de la numérisation par le Togo positionne le pays comme un pôle technologique potentiel. La connexion au câble sous-marin Equiano de Google en 2022 a amélioré la fiabilité du haut débit, tandis que le centre de données de Lomé, opérationnel depuis 2021, soutient les services numériques pour les secteurs public et privé. Des investissements de 100 millions de dollars en 2024 ont permis de connecter plus d’un million de citoyens, favorisant ainsi le commerce électronique, les technologies financières et les start-ups technologiques. La plateforme en ligne « Invest in Togo », lancée avec le soutien des Nations unies, simplifie l’enregistrement des entreprises, qui ne prend plus que sept heures, et encourage les entreprises dirigées par des jeunes. « Le bond numérique du Togo donne à toute une génération les moyens d’innover », a fait remarquer un analyste technologique, soulignant l’essor des jeunes entrepreneurs dans l’écosystème des start-ups de Lomé.
L’économie numérique offre aux jeunes Togolais des opportunités dans de nombreux domaines, décuplés par l’Intelligence artificielle. Le taux de pénétration des téléphones mobiles, qui avoisine les 70 %, favorise cette transition. La volonté du gouvernement de développer les services publics numériques, renforce l’intégration des technologies dans la vie quotidienne et crée une demande de main-d’œuvre qualifiée.
Un avenir résilient pour la jeunesse togolaise
En définitive, malgré les incertitudes mondiales, les perspectives économiques du Togo sont prometteuses. Les réformes stratégiques du Togo, soutenues par des partenaires tels que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, visent une croissance de 7 % d’ici 2030. Le Plan d’urgence pour la région des Savanes, qui vise à lutter contre l’insécurité dans le nord du pays, renforce les services sociaux et les possibilités de revenus, afin qu’aucune région ne soit laissée pour compte. Pour la jeunesse togolaise, cette approche crée un terrain fertile pour l’innovation.
Comme l’a déclaré un jeune entrepreneur de Lomé, « L’avenir est entre nos mains, et le Togo nous donne les outils pour le construire ».