Les Émirats arabes unis (EAU) vont construire un oléoduc entre l’Éthiopie et le port d’Assab en Érythrée.

Un projet d’oléoduc reliant le port érythréen d’Assab sur la mer Rouge et la capitale éthiopienne a été annoncé vendredi 10 août. Selon RFI, il s’agit d’une annonce du ministre émirati de la Coopération internationale, en visite à Addis-Abeba.

Le projet d’oléoduc voulu par les Émirats arabes unis entre l’Éthiopie et l’Érythrée doit relier deux villes distantes de plus de 500 kilomètres. Jusqu’en 1998, avant la guerre éthio-érythréenne, l’Éthiopie utilisait une raffinerie de pétrole du port d’Assab. Mais depuis la guerre et la période « ni paix ni guerre » de ces vingt dernières années, c’était devenu impossible. Tout passait par Djibouti.

Le projet émirati ouvre donc des perspectives aux autorités éthiopiennes. Elles vont pouvoir mettre en concurrence Djibouti et donc peut-être faire baisser certains tarifs portuaires. Mais aussi accélérer l’importation de pétrole raffiné. Car, pour le moment, ce sont des centaines de camions qui mettent deux à trois jours pour arriver depuis Djibouti.

Éthiopie-Erythrée, la réconciliation ouvre de nouvelles perspectives

En signant le 9 juillet à Asmara une déclaration de réconciliation, l’Éthiopie et l’Érythrée ont ouvert de nouvelles perspectives qui profitent à toute la région et libèrent son potentiel économique. Le 4 août, la compagnie aérienne Eritrean Airlines a effectué son premier vol commercial à destination de l’Éthiopie, entre Asmara et Addis Abeba.

Un vol encore inimaginable quelques semaines auparavant, première conséquence de la détente opérée depuis le 10 juillet entre les deux capitales. Les deux pays de la Corne de l’Afrique se sont livrés une guerre sans merci autour d’un désaccord frontalier, faisant quelque 80 000 morts entre 1998 et 2000, et qui a débouché sur une longue période d’hostilité.

Selon RFI, l’entreprise américaine Blackstone avait déjà envisagé, fin 2017, un oléoduc de la région d’Addis vers la mer Rouge. Il avait été annulé, puisque le gouvernement éthiopien l’avait jugé trop cher.