La Tunisie devra baisser le cours de sa monnaie, si elle souhaite relancer l’économie nationale. C’est ce qu’a indiqué Björn Rother, chef de mission du fonds monétaire international (FMI) en Tunisie, dans une interview accordé à l’agence Bloomberg.
Selon les informations relayées, cette dépréciation de la monnaie, permettra de stimuler les exportations tunisiennes, qui ont connu une hausse de 43% en janvier et février derniers, par rapport à la même période l’année passée.
« Si vous voulez attirer des investissements, et si vous voulez développer vos exportations, vous devez être compétitif dans l’économie mondiale », a indiqué le responsable. En ajoutant que le moyen le plus facile d’y parvenir est de compter sur un taux de change réel compétitif.
S’exprimant sur le même sujet, le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Marouane El Abassi avait quant à lui, souligné le risque d’une augmentation de l’inflation dans le pays, en cas de forte dépréciation de la monnaie locale.
Depuis 2011, l’économie tunisienne a été mise à mal par de nombreux facteurs économique, politique mais également sécuritaire. Ceci s’est traduit par un assèchement des réserves de change, qui ont chuté pour atteindre 4,6 milliards de dollars lundi dernier, soit le montant suffisant pour couvrir 78 jours d’importations.
Notons qu’en 2016, la Tunisie avait déjà bénéficié d’un prêt de 2,9 milliards de dollars, de la part de l’institution Bretton Woods. Afin d’intensifier la politique nationale de dépréciation de la monnaie et de réduction des dépenses.
Rappelons qu’un peu plus tôt dans l’année, la Banque mondiale avait tablé sur une croissance de 2,7% en 2018 pour la Tunisie. Celle-ci devrait être stimulée notamment par la mise en place de mesures de réductions d’un déficit commercial qui s’est déjà réduit de près d’un quart, pour les deux premiers mois de 2018.