Une peine de 20 ans de prison a été requise jeudi par la justice congolaise contre l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, allié politique et directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo (RDC).
Vital Kamerhe, 61 ans, est le principal des trois accusés d’un procès sans précédent pour détournement et blanchiment présumés de quelque 50 millions de dollars d’argent public. Le jugement sera rendu le 20 juin, a indiqué en soirée le président du tribunal de grande instance, au terme d’une cinquième audience retransmise en direct, très suivie par les Congolais.
Le procès se tient dans l’enceinte de la prison centrale de Kinshasa, où Vital Kamerhe est en détention préventive depuis le 8 avril, selon l’AFP. Comme ses deux co-accusés, il a clamé son innocence, dénonçant un « procès politique » et la « brutalité et l’acharnement » du tribunal contre lui.
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Le procureur avait demandé 20 ans de « travaux forcés » à son encontre, ainsi que dix ans de privation du droit de vote et d’éligibilité. La même peine de 20 ans a été requise contre le premier de ses deux coaccusés, l’entrepreneur libanais Jammal Samih, 78 ans, dont plus de 50 au Congo.
Le Parquet a également demandé la « confiscation des fonds » bancaires de l’épouse de Kamerhe, de la fille de celle-ci et d’un cousin de l’accusé, ainsi que « la confiscation des propriétés immobilières acquises avec les fonds détournés pendant la période allant de janvier 2019 à ce jour ».
Dans la plaidoirie de la partie civile, un avocat de la République démocratique du Congo a affirmé que le couple qui s’est marié en février 2019 avait acquis et rénové un hôtel particulier en France pour plus d’un million d’euros.
Originaire de la province du Sud-Kivu (Est), Vital Kamerhe est une figure centrale de la vie politique congolaise depuis les années 2000. Candidat déclaré à la présidentielle du 30 décembre 2018, il s’était désisté au profit de Félix Tshisekedi un mois avant le scrutin.
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Les deux hommes avaient conclu un accord prévoyant que Kamerhe devienne Premier ministre puis candidat à la présidentielle suivante, en 2023. Une fois au pouvoir, Tshisekedi l’avait finalement nommé directeur de cabinet, devant réserver le poste de Premier ministre à un proche de son prédécesseur Joseph Kabila, en vertu d’un autre accord politique.
L’argent public que Vital Kamerhe est accusé d’avoir détourné devait financer un volet des travaux d’urgence du programme des « 100 jours » lancé par le chef de l’Etat début mars 2019. Ce volet portait sur la construction de logements sociaux pour militaires, sous la forme de 1.500 maisons préfabriquées et importées de Turquie.