Le président français a de la suite dans les idées. Après avoir accueilli le premier sommet contre les terroristes islamistes de Boko Haram le 17 mai 2014 à Paris, François Hollande va participer au second qui sera organisé à Abuja au Nigeria le 24 mai 2016.
Le seul chef d’Etat occidental à faire le déplacement
Il sera le seul chef d’Etat occidental à faire le déplacement, les Etats Unis d’Amérique et le Royaume Uni ayant choisi de se faire représenter par leurs ministres des Affaires étrangères, à savoir respectivement John Kerry et Philip Hammond.
Les présidents du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Nigeria, tous pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad participeront également au sommet.
François Hollande a bien compris tout le bénéfice que son pays pouvait tirer de cette situation géopolitique volatile et dangereuse non seulement pour l’Afrique mais aussi pour tous les pays épris de liberté et de paix.
Renforcer les relations franco-nigérianes
Les hôtes africains du président français vont apprécier ce qu’ils vont considérer comme une marque de solidarité à sa juste valeur. Car François Hollande aurait pu faire comme ses homologues occidentaux et envoyer son chef de la diplomatie. Ce dernier, du reste, est actuellement en Afrique avec son collègue allemand pour démontrer l’engagement de l’Europe toute entière aux côtés des Africains dans cette lutte à mort contre les terroristes.
Evidemment la participation de John Kerry et Philip Hammond est aussi à saluer et témoigne d’une marque d’attention au plus haut niveau.
Pour le président français, le déplacement au Nigeria – pays le plus peuplé du continent africain et le plus puissant économiquement – sera aussi l’occasion de renforcer des relations bilatérales économiques déjà solides. De grandes entreprises hexagonales opèrent depuis longtemps au Nigeria.
Boko Haram au plus mal
Il faut préciser que ce second sommet contre Boko Haram va se tenir dans un contexte différent du premier car l’organisation terroriste est au plus mal. Les offensives de l’armée nigériane sont en train de porter des coups décisifs à son encontre.
Cela doit être mis à l’actif du nouveau président Muhammadu Buhari qui fait de l’éradication de cette organisation criminelle un objectif prioritaire de l’action de son gouvernement. Son action tranche ainsi avec la léthargie du gouvernement précédent du président Goodluck Jonathan.
La bataille est cependant loin d’être gagnée. Le Nigeria reste un pays gangréné par la pauvreté et la corruption qui facilitent le recrutement de djihadistes et le déploiement des terroristes avec des complicités insoupçonnées.