Les choses vont de mal en pis pour l’ex-président Mohamed Ould Aziz qui a été prié par la police, de répondre à une convocation des enquêteurs. Si en juillet dernier, il avait snobé la commission parlementaire qui avait souhaité l’entendre, cette fois -ci, il s’est bien rendu à la police.
Au moment où ces lignes sont écrites, il n’y a pas d’information disponible sur la fin ou non de son audition. Le certain est que les enquêteurs souhaitent avoir sa version des faits sur des actes de mal-gouvernance notés pendant son règne et concernant la gestion des revenus pétroliers, d’attribution de marchés d’Etat, entre autres.
Il faut aussi remarquer que les actes posés par la police sont dans la continuité du dernier remaniement ministériel qui a écarté les ministres soupçonnés d’être impliqués dans la mal gouvernance du régime Aziz, y compris l’ancien premier ministre remercié.
Il y a bien un parfum de chasse aux sorcières qui se dégage et/ou de règlements de compte entre le nouveau président Ghazouani et son ex-mentor Aziz dont il a été le ministre de la défense et l’homme de confiance.
L’erreur de Aziz a été de croire que Ghazouani allait jouer le rôle du second docile ,comme un remake des séquences Poutine/Medvedev, en Russie, l’un chauffant la place à l’autre dans un scénario bien huilé d’alternance fictive.
Il est clair maintenant que Ghazouani veut tout le pouvoir et entend mettre Aziz ou pas voire le réduire au silence. C’est pour quoi ,il faut craindre le pire pour l’ex-président et ses compagnons d’infortune. Les accusations de corruption et de détournements de biens publics sont souvent le chemin tout tracé de l’élimination politique.
Au mois de juillet, Aziz s’est permis de faire un pied de nez aux parlementaires ,en refusant de déférer à leur convocation ;mais il va devoir répondre aux questions qu’ils ont soulevées, face aux enquêteurs.
S’il joue les fiers, en oubliant qu’il n’est plus président, alors cela pourrait tourner très mal pour lui. D’ici la fin de la journée, on va en savoir un peu plus sur cette audition qui tient la Mauritanie en haleine.