Le gouvernement de Transition malien est en train de s’enliser entre rétropédalage et déni de réalité.
En effet, il affirme, par son Premier ministre Choguel Maigaque : « rien n’a été signé avec la société de mercenaires russes Wagner » et publie un communiqué ambigu pour soutenir que « personne n’a été mandaté pour négocier avec les jihadistes ».
En même temps, il encourage les « efforts engagés pour discuter avec les jihadistes ».
Comprenne qui pourra !
L’évident est que la junte a peur de franchir le Rubicon d’une rupture totale avec Paris et cherche à se mouvoir dans le « clair-obscur ».
Assumer la signature d’un contrat avec Wagner pousserait Macron à la rupture et entrainerait les autres pays européens à se désengager.
La MINUSMA pourrait suivre, avec la pression que Paris peut exercer au Conseil de sécurité où, il faut le noter, la Russie dispose aussi d’un droit de véto (comme la France).
La CEDEAO aurait aussi un rôle clé à jouer pour affaiblir la junte qu’elle vient de sommer de respecter le calendrier électoral qui met fin à son pouvoir, au mois de février 2022.
Le Mali, qui est membre de l’UEMOA (Union économique monétaire ouest-africaine), est dépendante de cette zone intégrée par le franc CFA.
Les autres Etats membres ont les moyens financiers de mettre à genoux Bamako, en fermant le robinet des transactions financières.
Face à cette situation difficile, la junte est coincée et ses options sont très limitées : la fuite en avant et des conséquences fâcheuses pour tous ses membres, à court et long termes.
Ou faire dans le dilatoire pour gagner du temps.
C’est cette dernière option qui semble être prise, mais le temps est compté.
Choguel Maiga et ses chefs comptent sur les « concertations nationales » pour légitimer un prolongement de laTransitionn, même si, une telle manœuvre est d’ores et déjà rejetée par la CEDEAO.
L’idée de dialoguer avec les jihadistes est comme un « serpent de mer » au Mali qui tente beaucoup de personnes.
IBK s’y était engagé, sans succès ; et pour cause !
Les terroristes n’ont pas de parole, ils tuent pour imposer leurs points de vues.
Le dialogue, très peu pour eux.
Choguel Maiga est piégé : il veut rester à son poste par tous les moyens ; mais n’a ni le courage, ni le pouvoir .
Il se démène comme il peut et voit les portes se refermer, les unes après les autres.
Va-t-il jeter l’éponge ? Rien n’est moins sûr !
Il va, pourtant, devoir choisir et vite : tenter une mission impossible de prolongation de la Transition, ou faire le deuil de ses ambitions, en acceptant le chemin tout tracé par le réalisme politique : obéir à la CEDEAO.