Le colonel Goita et sa bande sont assoiffés de pouvoir et cherchent, par tous les moyens, à prolonger leur bail au sommet de l’Etat, au-delà du terme de la transition fixée au mois de février 2022.

Pour arriver à leurs fins, ils multiplient les diversions,provoquent l’agacement de la CEDEAO et de la France, en trainant les pieds pour la préparation des échéances électorales et continuent les arrestations arbitraires.

Mais ces militaires, ne sont pas téméraires et cherchent donc, à assurer leurs arrières ; d’où le vote d’une loi d’amnistie, en leur faveur, par le Conseil national de la transition.

Cependant, ils font tout pour rendre impossible la mise en œuvre, dans les délais, du calendrier électoral, comme la dernière mission de la CEDEAO a pu le constater et a tiré la sonnette d’alarme.

Pour détourner l’attention, la junte brandit le chiffon rouge d’un contrat avec les mercenaires russes de la société Wagner, qui enverrait des troupes sur le sol malien et assurerait la sécurité des officiels.

Cette éventualité pousserait la France à se désengager totalement du pays, comme Macron l’a fait savoir. L’union européenne suivrait le même chemin et beaucoup d’autres soutiens sans lesquels le Mali serait tombé, depuis longtemps entre les mains des jihadistes.

Si la raison a déserté l’esprit des putschistes, alors ils franchiront le Rubicon.

Sinon, ils brandissent simplement un chiffon rouge pour mieux négocier avec les français, menacer les opposants et jouer la montre.

Pour rester encore, plus longtemps au pouvoir.

La volonté de rester, coûte que coûte au pouvoir, explique l’arrestation de l’ex-Premier ministre Boubeye Maiga, qui pourrait être un candidat sérieux à la prochaine présidentielle.

L’incarcération du Général Diawara, le chantage exercé sur la famille d’IBK (mandat d’arrêt contre son fils, Karim), la longue privation de liberté de l’ex-Président de la transition Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane, participent d’une stratégie de la terreur politique. Pour écarter tous les obstacles à un pouvoir militaire, tout puissant.

Les colonels maliens sont un danger pour la démocratie et, les hommes politiques du pays feraient mieux de se réveiller et de faire bloc pour mettre un terme à leurs dérives.

Le nouveau Premier ministre, Choguel Maiga -qui vient de déclarer que les élections ne sont pas une priorité- joue un rôle de composition, taillé sur mesure pour un ambitieux, pouvoiriste, lui aussi et capable de faire la sale besogne pour les militaires.

Il pourrait payer très cher cette compromission avec un éphémère pouvoir kaki, car il est ainsi exclu des joutes électorales post-transition.

Et, pour avoir avalisé les arrestations diverses et variées d’hommes politiques, aura terni son image, pour toujours.

Pour le peu de temps qu’il resterait à la Primature !

A l’évidence ,la junte n’a pas les moyens de ses ambitions pouvoiristes, ni sur le plan militaire, ni sur les plans politique et économique.

Contrairement à la Guinée, le Mali est membre de la zone UEMOA et, donc du franc CFA.

Des sanctions économiques mettraient le pays à genoux, comme ce fut le cas, dès les premiers jours du putsch contre IBK qui a démissionné, sous la pression.

Si un nouveau bras de fer était engagé l’issue ne peut être favorable aux militaires, contre qui, les populations se révolteraient.

Vouloir s’accrocher au pouvoir est une chose, garder le pouvoir en est une autre.