Les Européens tentent de convaincre l’Italie de relancer l’opération navale Sophia pour contrôler l’embargo sur les armes à destination de la Libye. L’Union européenne veut aussi discuter de sa contribution à la mise en oeuvre de l’accord international conclu dimanche à Berlin pour relancer les efforts de paix dans ce pays.
Les Européens veulent relancer l’opération Sophia créée en 2015 pour lutter contre les passeurs et contrôler l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye. Elle est suspendue depuis mars 2019 à cause du refus de l’Italie de laisser débarquer sur son territoire les migrants sauvés en mer par les navires militaires.
L’opération « Sophia » a été « abandonnée à cause de Salvini (l’ancien ministre des affaires intérieures italien) », selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, cité par l’AFP. « Mais maintenant Salvini n’est plus là », a pour sa part souligné le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn. Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles consacrée aux suite de la conférence de Berlin devait se tenir lundi.
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Le mandat de l’opération navale Sophia a été prolongé jusqu’au 31 mars 2020 et elle remplit actuellement des missions de surveillance aérienne. Mais « il va falloir voir la position de l’Italie », a expliqué le représentant d’un Etat membre. Le chef de la diplomatie italienne Luigi di Maio n’a fait aucune déclaration à son arrivée pour la réunion.
Mais il a assuré dans un message sur sa page Facebook que « l’Italie demande le respect de l’embargo sur les armes avec des sanctions pour ceux qui l’enfreignent et est prête à jouer un rôle de premier plan dans le suivi de la paix en Libye ». « Les ministres vont devoir prendre des décisions », a assuré Josep Borrell qui les présentera lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion.
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Rappelons que Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU à Tripoli, et son rival, l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar, ont en effet refusé de se rencontrer lors de la conférence sous l’égide de l’ONU.
Mais leurs soutiens étrangers se sont engagés à Berlin à cesser de leur apporter leur aide et à respecter l’embargo sur les armes afin de les contraindre à négocier. Le représentant de l’ONU Ghassan Salamé les a invités à se réunir cette semaine afin de « transformer la trêve en une vraie paix ».