La junte militaire au pouvoir en Guinée n’en a cure des menaces de sanctions de la Cédéao, qui a demandé, vendredi, à l’issue de son sommet à Accra, au gouvernement de la transition de publier un chronogramme clair au plus tard le 25 avril prochain. Dans un entretien accordé à guineenews, le porte-parole du gouvernement guinéen a indiqué que cette déclaration « n’engage que ceux qui ont parlé ».
Ousmane Gaoual Diallo a déclaré que « la Guinée n’était pas représentée à cette réunion. Ceux qui ont donné ce calendrier-là, en sont responsables. La Guinée continue d’évoluer au rythme de son peuple et en tenant compte des impératifs de sa situation ».
Le porte-parole du gouvernement de la transition demande à la Cédéao de comprendre qu’on ne peut pas marcher « vers la démocratie par le diktat ». Selon lui, l’organisation sous-régionale ne devrait pas considérer la Guinée comme un pays en guerre ou en crise.
Réagissant aux menaces de sanctions de la Cédéao, il déclare qu’« il y a déjà d’autres pays qui sont sous sanction. Le seul effet que cela représente, c’est d’asphyxier la population ». Gaoul Diallo se demande, ainsi, si la mission de la Cédéao est « de créer des conditions de précarité et de pauvreté pour les peuples de la sous-région ? »
Pour rappel, vendredi dernier, la Cédéao avait exprimé sa ‘’forte préoccupation’’ concernant l’absence de visibilité sur la transition en Guinée et menacé le pays de sanctions économiques et financières si un chronogramme acceptable de cette transition n’était pas finalisé le 25 avril, au plus tard.
Les chefs d’Etat avaient rappelé « que le délai de six mois, fixé par la CEDEAO pour la tenue des élections n’a pas été respecté ».
La Cédéao avait souligné, dans son communiqué, que « dans ce pays, le chronogramme de la transition n’est toujours pas disponible, les priorités ne sont pas définies et peu de progrès ont été réalisés dans le processus, alors que la situation sociopolitique se dégrade du fait de l’insuffisance de dialogue entre le gouvernement et les acteurs politiques et la société civile ».
L’organisation sous-régionale avait précisé que « passé le délai du 25 avril, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur ».