L’Union africaine (UA) a signé avec Huawei un protocole d’accord visant à renforcer leur coopération en matière de technologies de l’information et de la communication. Cette annonce intervient alors que Huawei est au cœur de la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine.
L’accord conclu entre Huawei et l’UA fait suite à un précédent protocole d’accord signé en février 2015. « L’objectif principal du protocole d’accord est de renforcer leur partenariat dans les 5 domaines suivants: le haut débit, l’Internet des Objets (IoT), le Cloud Computing, la 5G et l’intelligence artificielle », a annoncé vendredi le géant chinois des télécoms Huawei dans un communiqué.
À travers cette démarche, Huawei dit vouloir mettre un terme aux rumeurs de fuite des données provenant des équipements Huawei, étant donné que l’UA a procédé à un audit complet de son système informatique au sein de l’ensemble de l’organisation, et « les conclusions démentent les propos avancés dans les médias l’année dernière », affirme le top management de la compagnie chinoise.
En 2018, le journal français Le Monde avait affirmé que la Chine avait espionné le siège de l’UA à Addis-Abeba, en citant des sources internes à l’institution africaine. Selon le quotidien, cet espionnage avait eu lieu depuis 2012, date à laquelle s’est achevée la construction du bâtiment flambant neuf de l’UA, offert par la Chine.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, avait dénoncé « des allégations totalement mensongères ». Selon Le Monde, les serveurs de l’UA avaient été changés en 2017, lorsque la faille du système avait été découverte, et une nouvelle architecture informatique déployée.
Rappelons que Huawei a été placée courant mai par Washington sur une liste d’entreprises suspectes auxquelles les entités américaines ne peuvent vendre d’équipements technologiques. L’administration Trump soupçonne le groupe de Shenzhen d’espionnage au profit de Pékin. La Chine a répliqué vendredi en annonçant la création de sa propre liste noire d’entreprises étrangères « non fiables ».
Premier partenaire commercial de l’Afrique, la Chine investit annuellement plusieurs milliards de dollars sur le continent dans des infrastructures (routes, chemins de fer, ports) ou des parcs industriels.