L’ancien président de la transition Sékouba Konaté, est bloqué à Paris, sans passeport.

Devenu “apatride” de facto, l’ex-président de la transition guinéenne est dans le désarroi, face à la volonté pernicieuse de Alpha Condé de le « bloquer » en France. Faute de passeport, un document indispensable pour pouvoir voyager.


Pourtant, si les autorités de Conakry voulaient respecter les droits du citoyen Konaté, Général de l’armée de surcroît, elles peuvent lui faire un sauf-conduit.
Mais, dans ce cas le Général devrait se rendre à Conakry, directement pour, ensuite chercher un passeport.

Dans le contexte actuel, il risque gros, car Condé le considère comme une menace politique. Le piège se refermerait sur lui, et ce ne serait plus une prison à ciel ouvert comme à Paris, mais une cellule, fermée à double tour.

La situation est complexe car les pays de la sous-région, frontaliers de la Guinée, Real-politik oblige, ne peuvent pas aider Konaté, sauf à vouloir envenimer leurs relations bilatérales avec Conakry.

C’est pour quoi la « demande d’un passeport sénégalais » mise en exergue par un journal panafricain publié à Paris, est à prendre avec des pincettes. Mais, il est vrai que Konaté est l’objet d’un harcèlement politique violent qu’on essaie de camoufler, en arguant du manque temporaire de passeports ?

L’Union africaine, où Konaté a servi, devrait agir, coulisses, pour faire entendre raison à Condé. Konaté a droit à un passeport guinéen. Il est libre d’être un opposant et de s’allier avec qui il veut.

Condé a-t-il oublié qu’il a été, lui-même, opposant pendant très longtemps ? Qu’il a, même, été emprisonné ? Il devrait être le dernier à utiliser les mêmes méthodes que ses bourreaux d’antan.

Ce n’est pas une question de morale, mais de lucidité politique, dans le contexte de démocratisation inexorable des sociétés africaines. Sékouba avait le pouvoir entre les mains et a accepté de le céder à Condé qui a été élu, à la suite d’un scrutin « tiré par les cheveux ».

Aujourd’hui la roue de l’histoire a tourné et la Constitution guinéenne interdit la possibilité d’un troisième mandat. Condé le président peut-il oublier Condé, l’opposant ?