Un monde à deux vitesses, des écarts qui se creusent de plus en plus entre riche et pauvre et surtout 26 hommes qui détiennent autant de richesse que la moitié de l’humanité. C’est une image sombre du monde où nous vivons que vient de dresser l’ONG OXFAM.
Des riches encore plus riches
En 2018, les écarts se sont creusés davantage entre les pauvres et les richesses. C’est l’une des principales conclusions du rapport de l’ONG Oxfam rendu public dans les premières heures de la journée. Le rapport, dont une copie a été reçue par AfriqueConfidentielle souligne « vingt-six milliardaires ont désormais entre leurs mains autant d’argent que la moitié la plus pauvre de l’humanité »
Selon la directrice exécutive de l’Organisation, Winnie Byanyima, « le fossé qui s’agrandit entre les riches et les pauvres pénalise la lutte contre la pauvreté, fait du tort à l’économie et alimente la colère dans le monde ». Dans un mot d’ouverture adressé au monde, la responsable a appelé les gouvernements à s’assurer que « les entreprises et les plus riches paient leur part d’impôts », a-t-elle ajouté, à l’occasion de la publication du traditionnel rapport annuel de l’ONG sur les inégalités mondiales.
Des hommes plus riches que des États.
Pour l’ONG internationale, les chiffres sont de plus en plus indécents. En effet, les experts d’Oxfam insiste sur le fait que 1 % de la fortune de l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, le patron d’Amazon (112 milliards de dollars en 2018) correspond au budget de santé de l’Éthiopie. C’est le cas d’ailleurs de plusieurs milliardaires dans le monde et dont la fortune a augmenté de 900 milliards de dollars en 2018, soit au rythme de 2,5 milliards par jour, alors que celle de la moitié la plus pauvre de la population de la planète a chuté de 11%. Quant au nombre de milliardaires dans le monde, il a doublé depuis la crise financière de 2008, a souligné Oxfam, constatant que « les riches bénéficient non seulement d’une fortune en pleine expansion, mais aussi des niveaux d’imposition les moins élevés depuis des décennies ».
Un rapport qui ne fait pas l’unanimité.
Publié en amont du Forum économique mondial (WEF, World Economic Forum) qui se tient jusqu’à vendredi à Davos (Suisse), le rapport d’Oxfam ne fait pas l’unanimité. En effet, certains experts et médias conservateurs dans le monde ont contesté les chiffres avancés par les élaborateurs du rapport. C’est le cas du journal allemand la « Frankfurter Allgemeine Zeitung ».
Se montrant critique envers les statistiques avancées par l’ONG à propos de la pauvreté dans le monde le journal remet en question le fait que « Selon Oxfam, la moitié la plus pauvre de la population mondiale a souffert d’une perte de 11 % ou de 500 millions de dollars par jour en moyenne ». Des chiffres qui suscitent la critique des experts ; le directeur du Centre IFO pour la macroéconomie à Munich, Andreas Peichl, déclare notamment qu’ils « ne correspondent pas à la réalité ». Selon lui, la pauvreté dans le monde est au contraire clairement en baisse.