L’ex-gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) vient d’être porté à la tête de l’Union pour le Développement du Congo (UDOC), parti politique représenté par huit députés à l’Assemblée nationale et membre de la majorité au pouvoir. Il remplace Baudouin Banza Mukalay, ancien ministre de la Culture décédé il y a un mois.

Une scène politique congolaise particulièrement agitée

L’investiture de M. Masangu comme leader de l’UDOC le propulse sur le devant d’une scène politique congolaise particulièrement agitée en ce moment, avec en ligne de mire l’élection présidentielle, objet de toutes sortes de spéculations.

Manifestement le pouvoir cherche à en retarder l’organisation mais n’ose pas encore franchir le rubicon d’un changement constitutionnel ouvrant la voie à un probable troisième mandat pour le président Joseph Kabila.
A l’heure actuelle le régime est sur la défensive tout en menant la vie dure aux opposants comme la condamnation de Moise Katumbi en témoigne.

Les hommes de Kabila n’ignorent pas que les Occidentaux, Américains en tête, préparent des sanctions contre le gouvernement de Kinshasa pour l’obliger à organiser une élection présidentielle avant la fin de l’année.

Figure de conciliation et de rassemblement

Dans ce contexte explosif, l’entrée en scène politique de Jean-Claude Masangu constitue un espoir pour les populations et tous les amis de la RDC. En effet l’homme qui a dirigé la BCC pendant environ seize ans est respecté par toute la classe politique de son pays, tous bords confondus. C’est un atout exceptionnel pour jouer un rôle de conciliateur et de rassembleur.

La République Démocratique du Congo qui fait face à des défis énormes sur tous les plans, à la dimension de sa surface géographique impressionnante, de ses ressources minières fabuleuses, de sa démographie galopante et de ses disparités sociales d’une rare complexité.
Elle n’a pas intérêt à sombrer dans une nouvelle guerre civile qui détruirait ses acquis économiques et sociaux si laborieusement construits.

Jean-Claude Masangu qui a joué un rôle décisif en tant que banquier central pour stabiliser d’abord, puis relancer l’économie nationale, est considéré comme un héros national par tous ses concitoyens. Son patriotisme est reconnu de tous et ses compétences le sont aussi.

Au pays des appétits féroces

Certes la politique n’est pas nécessairement un jeu où prime la volonté de servir le peuple. Dans un pays aussi riche que la RDC, les appétits sont féroces et les luttes pour les satisfaire âpres et sans concession.

Un homme lucide et humble comme Jean-Claude Masangu va pouvoir tempérer certaines ardeurs pour un moment. Mais à terme, seule la démocratie, avec un Etat légitime pouvant compter sur des forces de sécurité républicaines et bien armées, pourrait faire de la RDC un pays réconcilié avec ses populations et prospère. Jean-Claude Masangu peut y aider.

 

 

Image : Jean-Claude Masangu, alors qu’il était encore gouverneur de la BCC (Banque Centrale du Congo), en 2006.