Le plan de paix du président Donald Trump pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas a été couronné de succès, avec la libération des otages israéliens détenus par le Hamas depuis deux ans, et la libération de 250 prisonniers palestiniens qui croupissaient dans les geôles de l’État hébreu.
Des centaines d’autres devraient suivre.
Vingt otages vivants sont retournés chez eux et ont été accueillis, dans la liesse populaire, par des populations qui attendaient ce moment depuis le 7 octobre 2023.
La longue attente, souvent différée, a connu son épilogue grâce à l’action déterminante du président américain, qui a su mobiliser les chefs d’État arabes du Moyen-Orient et imposer sa détermination au Premier ministre Netanyahou, lequel avait longtemps retardé cette échéance en jouant sa carte politique personnelle.
Seul Trump disposait des moyens de pression nécessaires pour lui forcer la main — et il l’a fait.
Les Israéliens, qui l’ont porté en triomphe ce jour-là, ont bien compris que son action avait été décisive quant à l’issue de cette guerre sanglante et meurtrière.
Trump a savouré sa victoire dans un discours à la Knesset, plaidant pour une paix durable dans la région où Israël et ses voisins vivraient en harmonie, en coopérant dans tous les domaines.
Il a même souhaité que la paix avec l’Iran soit négociée et actée.
Face aux parlementaires israéliens, il a aussi tressé des lauriers à Netanyahou, à ses propres ministres Marco Rubio et Pete Hegseth, à son négociateur en chef Steve Vitkoff, ainsi qu’à sa fille Ivanka et à son gendre Jared Kushner, l’un des architectes des Accords d’Abraham.
Trump s’est montré enjoué, taquin et en pleine forme après un très long voyage de Washington jusqu’en Israël.
Il a assurément savouré son triomphe et, tout en remerciant ses hôtes israéliens et en réaffirmant ses liens solides avec Israël, il a également remercié les États du Golfe, partenaires de son action au service de la paix.
Il a prédit un développement des relations entre Israël et ces partenaires, appelés à devenir plus nombreux avec l’élargissement des Accords d’Abraham.
L’homme d’État a fait l’éloge de l’homme qui est passé maître dans l’art du deal : lui-même.
Trump aime se jeter des fleurs et remuer le couteau dans certaines plaies, comme lorsqu’il a mis en exergue l’opération de destruction des sites nucléaires iraniens, qu’il a qualifiée de « succès total ».
Il a également vanté la technologie américaine, qui a permis de développer une puissance militaire sans égale dans le monde.
En ce jour de gloire, Trump, faiseur de paix, reste un homme que la modestie n’étouffe jamais.
Il a toutefois versé dans le sentimentalisme en évoquant le sort des otages vivants et de ceux qui ont perdu la vie, en fustigeant le terrorisme du Hamas, tout en oubliant les causes profondes d’un conflit vieux de plus de 80 ans.
Il a égratigné Netanyahou, le faiseur de guerre, « qui fait beaucoup de victimes mais reste populaire parce qu’il sait gagner ».
Il a même sollicité une amnistie pour Netanyahou.
Ce discours à la Knesset est marquant, mais c’est l’avenir qui le classera parmi ceux prononcés par d’autres présidents américains : Jimmy Carter, Bill Clinton, George W. Bush…
Trump ne s’est pas gêné pour critiquer ses prédécesseurs Obama et Biden.
Il était en terrain conquis et en a profité.
Avec le discours de Trump, les événements phares de la journée — qui se poursuit en Égypte — sont marqués par la joie, tant du côté israélien que du côté palestinien, avec le retour des otages du Hamas et des détenus palestiniens, dont certains sont restés de longues années en prison.
Ces détenus étaient eux aussi des otages d’un pouvoir colonial.
Cette première phase du plan de paix de Trump s’est bien déroulée.
Il reste la seconde, beaucoup plus complexe, avec le désarmement du Hamas, l’administration de Gaza, le déploiement de forces internationales neutres et, auparavant, la distribution de denrées alimentaires à des populations affamées, le retrait total de l’armée israélienne et le défi titanesque de la reconstruction de Gaza.
Mais l’espoir est permis avec le sommet de Charm el-Cheikh, actuellement en cours, auquel participe Trump, arrivé en Égypte depuis Israël.
Ce sommet, auquel vingt leaders prennent part, doit aboutir à la mise en place de moyens globaux pour sécuriser la paix fragile obtenue ce jour.
Il devra être prolongé par une autre rencontre destinée à rechercher les financements indispensables pour reconstruire Gaza.
Les riches monarchies du Golfe sont prêtes à mettre la main à la poche.
D’autres États devraient suivre leur exemple afin de consolider la flamme de l’espoir qui brille désormais sur Gaza.